Par Branislav Kerac et Jean-Claude Bartoll. Jungle, 11,95 €, le 6 juin 2012.

De loin, on dirait une nouvelle série concept des éditions Delcourt, genre La Grande Évasion ou Le Casse. Car l’impulsion est proche : une série de one-shot sur des gangs célèbres. Pourquoi pas. Mais de plus près, déjà, c’est moins attirant : la maquette est peu classieuse et le graphisme moyennement avenant. Hélas, la lecture confirme cette impression de départ.

Dommage, car Jean-Claude Bartoll (Insiders, 9/11, Mossad opérations spéciales…), a accumulé une importante documentation pour narrer – sous forme de fiction – la trajectoire criminelle de ces « panthères roses » venues des Balkans, qui dépouillent les bijouteries de luxe avec un sang-froid étonnant et toujours en moins de deux minutes. On apprend ainsi plein de choses, dans un récit aux ressorts narratifs éprouvés, qui n’ennuie jamais. Mais qui laisse terriblement frustré car il demeure à la surface des choses : on observe ces criminels agir (avec d’ailleurs l’impression d’une certaine complaisance dans le regard de l’auteur), et c’est tout. Bartoll a bien essayé de mettre en scène la cellule d’Interpol enquêtant sur cette bande, mais ces séquences se révèlent inutiles à l’intrigue principale et plombée par des éléments ridicules : le policier qui a la tête de Lino Ventura, le patron barbu et son noeud papillon, le spécialiste des ordinateurs un peu fantasque, pffff… Le dessin du Serbe Kerac, peu précis dans les proportions et les perspectives, et carrément mal à l’aise dans les visages et expressions, enfonce cet album encore un peu plus bas. Les bases et l’idée étaient bonnes, la réalisation laisse à désirer. C’est ce qu’on appelle un ratage.

Achetez Gangs – Les Pink Panthers sur Fnac.com
Achetez Gangs – Les Pink Panthers sur Amazon.fr