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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | March 29, 2024















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Chroniques étudiantes – partenariat BoDoï/Université Paris-5 (2/4)

12 avril 2012 |

BoDoï et une enseignante de la licence professionnelle « Métiers de l’édition – spécialité métiers de l’édition, des bibliothèques et du commerce du livre » de l’université Paris-5 Descartes (IUT) ont proposé à une trentaine d’étudiants de se prêter au jeu de la critique de bandes dessinées. Dans une liste pré-définie de 40 titres récents, ils ont pioché et rédigé une critique dans un format proche de celles publiées sur BoDoï (court, précis, argumenté). Ils étaient évalués sur leur style, la grammaire et l’orthographe, leur culture littéraire, la pertinence de leur prescription et leur niveau d’analyse de l’oeuvre. Nous vous présentons ici, dans quatre articles publiés chaque jeudi, les douze meilleures chroniques (légèrement corrigées). (lire la première série ici)

La Femme de l’ogre
Etienne Appert et Bernadette Appert. La Boîte à bulles.

la_femme_de_logre_couvLe Petit Poucet, tout le monde connaît. Celui qui a dupé l’ogre et lui a fait égorger ses propres filles. Mais la femme de l’ogre dans tout ça ? Quelle est l’histoire de celle qui accueille les garçonnets perdus et transis de froid, qui les prend sous son aile et tente de les protéger de son dangereux époux ? Comment vit-elle le crime de son mari, la perte de ses enfants ? C’est ce que Bernadette Appert a choisi de nous raconter, à l’aide du crayon d’Etienne Appert. Adaptation d’un spectacle du même nom, écrit et joué par Bernadette Appert depuis 2008, La Femme de l’ogre est une surprenante bande dessinée muette.

Après un bref rappel du conte de Perrault comme point de départ, l’histoire prend son envol et l’on suit la femme de l’ogre dans son périple (physique et psychique) à travers la souffrance et le deuil. Nourrissant une soif de vengeance au sens littéral, elle se transforme progressivement en ogresse et tente d’apaiser sa douleur en dévorant des hommes sur son passage.

Le noir et blanc sied très bien à ce récit justement très noir, plein de douleur et de violence. L’absence de texte se justifie à merveille tant la souffrance de cette mère semble impossible à exprimer par les mots. Les illustrations, au trait fin et précis, sont suffisamment expressives pour retranscrire les émotions fortes qui se dégagent de cette histoire, les décors regorgent de détails, si bien que l’on ne se sent pas frustré dans sa lecture.

Malgré la référence au conte, ce bel album est à ne pas mettre entre toutes les mains, mais est une curiosité à découvrir.

Emilie Dussault

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12 Septembre #1 – Le califat de Stockholm
Par Simone Gabrielli et Roger SeiterGlénat.

12_septembre_couvLe premier volume d’une série sur les tensions entre Orient et Occident avec en toile de fond les attentats du 11-Septembre aux Etats-Unis. Duncan Campbell, notre héros, est un agent de la NSA et spécialiste du monde musulman. Il est sur les traces d’un réseau terroriste nommé « le califat de Stockholm ». Lorsque sa partenaire est tuée, il décide de continuer seul ses investigations. Suite au crash de son avion, seul survivant, il se retrouve projeté au XVe siècle. Un XVe siècle où l’Europe médiévale s’unit face à la menace du monde musulman.

Le scénario aurait pu être original avec ce retour dans le passé, mais on n’y croit pas. La réécriture de l’Histoire est trop maladroite, trop tirée par les cheveux. Cette seconde partie manque de rythme. Le style narratif est « grossier », digne de la voix off d’une bande-annonce pour un film à gros budget américain. Au final, on se demande si on n’a pas affaire à une parodie de thriller politico-historique.

Si vous êtes amateur du genre, préférez les classiques comme XIII ou Largo Winch.

Sophie Glasser

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3 secondes  
Par Marc-Antoine Mathieu. Delcourt.

3_secondes_couvAvec 3 secondes, Marc-Antoine Mathieu repousse une fois de plus les frontières de la bande dessinée. Double support, papier et numérique, dessins en noir et blanc, très peu de texte. Une véritable énigme graphique où l’on suit le chemin parcouru en trois secondes par un photon à la vitesse de la lumière de reflets en reflets : un œil, un téléphone mobile, un avion, un stade, une étrange clinique, la lune, un satellite, et de mystérieux protagonistes tous liés de près ou de loin au monde du football et à un scandale qui vient d’éclater.

Quelques scènes, une multitude d’indices, que chaque reflet éclaire sous un angle nouveau. Dans la version numérique, un mode lecture permet de suivre l’intrigue à différentes vitesses, de zoomer, de dézoomer, et de s’arrêter sur certains détails. La version papier est tout aussi innovante avec un souci du détail et de la mise en forme toujours très poussé dans l’univers de Marc-Antoine Mathieu. Chaque planche constitue une unité visuelle composée de neuf cases carrées, chacune étant un agrandissement de la case précédente, et la neuvième constituant une introduction à la planche suivante.

3 secondes ne se lit pas, c’est une bande dessinée d’un genre inédit, que l’on visionne, scrute, et retourne dans tous les sens. Une bande dessinée à voir et à revoir. A chaque visionnage, on découvre de nouveaux éléments qui continuent d’alimenter l’intrigue et on n’est jamais vraiment sûr d’avoir trouvé toutes les clés de l’énigme. Attention, la tâche est ardue et vous n’êtes pas à l’abri de quelques migraines, mais c’est une expérience déroutante que je vous recommande sans hésitation. Pour public averti.

Gael Zobda

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