Par Nicolas Presl. Atrabile, 27 €, novembre 2012.

D’une part, un industriel impose la loi du grand capital occidental à une population africaine, la spolie de son sous-sol et de ses droits. Et se coupe de la réalité dans sa belle villa d’expatrié. D’autre part, une jeune femme frêle arrive dans ce même pays d’Afrique, à la poursuite d’un fantasme insaisissable, issu d’une romance qui a mal fini. Le parcours de deux personnages que tout oppose, comme prétexte à un tableau sombre et réaliste des relations Nord-Sud.

Pour son premier livre en couleurs et situé dans le temps présent, Nicolas Presl (L’Hydrie, Le Fils de l’ours père…) démontre à nouveau qu’il maîtrise parfaitement la narration muette, grâce à des cadrages soigneusement étudiés et des regards qui en disent bien plus long qu’un phylactère. En mêlant un conte social (l’entrepreneur cynique qui exploite les pauvres et qui sera puni de ses méfaits) avec une quête intime (une jeune femme qui veut mieux comprendre la passion de son homme pour l’Afrique), il délivre un message fort et plein d’émotion, dans un style aussi puissant que sobre. Ses encres colorées lui permettent de jouer sur les lieux et le temps, toujours au service de la lisibilité, mais sans renoncer à quelques digressions oniriques et graphiques. Du beau travail, soigné et original dans la forme, sensible et juste dans le fond.

Achetez Heureux qui comme sur Fnac.com
Achetez Heureux qui comme sur Amazon.fr
Achetez Heureux qui comme sur BDFugue.com