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Hubert est mort

13 février 2020 |

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Photo : Chloé Vollmer-Lo

C’est un choc : le scénariste et coloriste Hubert est décédé à l’âge de 49 ans.

Né dans le Finistère en 1971, Hubert Boulard souffre très jeune de dépression et de troubles de l’alimentation, grandissant homosexuel dans une famille qui ne le voit pas d’un bon oeil. Une phase de sa vie qui le marquera à jamais, et autour de laquelle il ne cessera de revenir, via la fiction.

Aux Beaux-Arts d’Angers, il préfère la bande dessinée aux arts plastiques et y rencontre le dessinateur Yoann. Il démarre d’ailleurs dans le 9e art avec lui, en tant que coloriste de la série Ninie Rezergoude (scénarisée par Éric Omond).

C’est en 2002 que, en parallèle de son activité de coloriste qu’il a toujours poursuivi (pour Denys, Suro, Le Roux, Stalner, Jason…), il publie ses premiers albums comme scénariste : Le Legs de l’alchimiste, chez Glénat, dessiné par Hervé Tanquerelle (puis Benjamin Bachelier), et Les Yeux verts, dessinée par Zanzim (chez Carabas). Puis arrive Miss Pas Touche, chef d’oeuvre piquant et audacieux, dessiné par le duo Kerascoët (de 2006 à 2009, chez Dargaud).

Travaillant souvent autour de la thématique du corps, torturé, mutilé, transformé, mais aussi autour du regard de l’autre et des relations hommes/femmes, Hubert développe une oeuvre dense et audacieuse, avec un ton oscillant entre le brutal et l’onirique, dans des genres différents. Du conte cruel Beauté (avec les Kerascoët) à la saga gothique Les Ogres Dieux (avec Bertrand Gatignol), en passant par la chronique adolescente de forte inspiration autobiographique La Chair de l’araignée (dessinée par Marie Caillou), la SF bizarre de Bestioles (avec Ohm) ou la sombre histoire de sexe et de domination La Nuit mange le jour (avec Paul Burckel) et le féministe Monsieur désire? (avec Virginie Augustin), Hubert s’est imposé année après année comme un scénariste à la fois cérébral et très lisible, maître d’une narration littéraire et élégante mais pas intellectualisante non plus.

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Longtemps investi au niveau syndical dans la protection des droits des auteurs, il avait récemment sorti Le Boiseleur (avec Gaëlle Hersent, chez Soleil), s’apprêtait à publier Peau d’homme chez Glénat, avec Zanzim, et travaillait avec Vincent Maillé pour Dupuis sur l’album Ténébreuse.

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Scénariste « chouchou » de BoDoï, Hubert nous avait accordé plusieurs interviews et nous avait confié un été ses choix de lecture et de visite. Voici les liens, pour (re)découvrir les mots de cette personnalité atypique, élégante et attachante, auteur d’une oeuvre en pleine expansion, fauché en plein vol.

« Monsieur désire? est un livre pro-féministe »
Hubert et Gatignol à la table des ogres
Hubert et Marie Caillou face à l’anorexie

 

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