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Les Passagers du vent #8

15 octobre 2018 |
SERIE
Les Passagers du vent
ALBUM
Le Sang des Cerises, livre 1 - 8
DESSINATEUR(S)
EDITEUR(S)
PRIX
17.95 €
DATE DE SORTIE
03/10/2018
EAN
2413004084
Achat :

En ce 16 février 1885, la jeune bretonne Klervi, 14 ans, débarque à Paris où elle doit prendre un emploi de domestique. Seulement, elle ignore qu’elle a précisément choisi le jour où l’on enterre Jules Vallès, et se perd dans la foule rouge et noire du Paris ouvrier et anarchiste, venu saluer une dernière fois le grand homme. Prise à parti par des laïcards, elle est secourue par une jolie rousse qui n’est autre que Zabo, héroïne de La Petite Fille Bois Caïman, qui se fait maintenant appeler Clara. Clara prend Klervi sous son aile et les deux femmes deviennent amies. Mais Clara ne parle jamais de son passé. Que s’est-il passé en 1871, pendant les 72 jours de la Commune, et plus particulièrement pendant l’épisode de la « semaine sanglante » ? Pourquoi Clara a-t-elle été déportée durant huit ans ? Peu à peu, entre deux poses pour les peintres de Montmartre et les cabarets où elle chante, Klervi va commencer à percer le lourd secret de sa protectrice.

passagersDuVentT8-image1 Dans ce premier tome du nouveau diptyque de la série culte Les Passagers du vent, l‘action est plutôt lente et les péripéties rares. Pourtant, on ne s’ennuie pas une seconde. On déambule dans les faubourgs parisiens aux côtés d’héroïnes toujours aussi férocement indépendantes et hautes en couleurs, à travers les jardins du nord de Montmartre, au fameux Moulin de la Galette pour un bal villageois. François Bourgeon nous plonge, comme à son habitude, dans une époque qui nous paraît soudain toute proche, incarnée. Car on chemine dans ce tome, plus que jamais, en terrain historique. On court aussi beaucoup après le temps passé, dans une nostalgie douloureuse qui crée une atmosphère lancinante, au rythme de la chanson populaire et de l’argot parisien, parmi les gens du peuple, provinciaux montés à la capitale, « bougnats » d’Auvergne, ou encore filles des bals, qui soulèvent leurs jupons au rythme du quadrille ou du cancan.

François Bourgeon atteint ici des sommets. On se demande parfois, en parcourant les dialogues léchés, les cases parfaitement articulées des Passagers du vent, comment il est seulement possible de demeurer si égal, tant dans la qualité objective, l’originalité, que dans la masse de travail extravagante nécessaire à la construction de ses albums. Et plus surprenant encore, comment il est possible de progresser, alors que, depuis si longtemps déjà, Bourgeon frise la perfection.

Année après année, il nous transporte, nous fait rêver, mais sans jamais taire la cruauté du monde, ses injustices brutales, et ses combats nécessaires. À 73 ans, François Bourgeon continue tranquillement à trôner au plus haut niveau de la bande dessinée. Comme si de rien n’était.

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