Par Federico Bertolucci et Frédéric Brrémaud. Ankama, 14,90 €, le 19 mai 2011.

Un tigre est en quête d’une proie. Deux paons se font la roue. Un crocodile attend son déjeuner. Un éléphant se baigne. Bref, un jour comme un autre dans la jungle…

Curieux album que ce premier tome de Love. Curieux titre aussi. Ce récit muet suit le chemin d’un tigre au coeur de la forêt, dans une journée ordinaire de quête de quelque chose à croquer. Le dessin est expressif, vif et réaliste; on sent vibrer la jungle, on entend le bruit des arbres et des insectes, le grognement des panthères, on respire l’odeur des végétaux et des points d’eau. Si on s’amuse un peu des mésaventures du tigre qui n’arrive pas à se mettre quelque chose sous la dent, et que l’on ne peut que constater la maîtrise de l’art du récit muet par le duo auteur de Rocambole, on reste tout de même un peu dubitatif sur l’intérêt réel d’une telle « histoire »… Car toute la philosophie du livre semble résider dans son titre étrange, Love, introduit de cette manière en exergue de début d’ouvrage : « Dans le règne animal, les bêtes ne s’aiment pas, mais ne se détestent pas non plus. L’amour et la haine forment un tout, un tout universel, un ensemble suprême qu’on pourrait appeler le divin ou encore amour. L’amour que l’homme n’atteindra jamais. » Soit. Mais n’empêche que Love, s’il est une belle réussite graphique, reste un album un peu creux.

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