Rudolf Turkey #1
C’est Rudolf contre le monde. Dans la métropole de Gond Land – Las Vegas vue par Hiroko Nagakura –, ses ennemis se bousculent : mafieux, voleurs, banquiers, citoyens… Tout le monde le jalouse ou convoite sa fortune. Il faut dire que Rudolf, adjoint du maire de la ville, réunit l’argent, le pouvoir et les femmes – enfin, sauf celle qu’il désire ! Mais «de tous les gens qui ont braqué une arme sur Rudolf Turkey, aucun ne s’en est jamais sorti indemne» : carnassier, ce patron autoritaire ne lésine jamais sur la poudre noire, quand il s’agit de défendre ses intérêts. La morale, la justice ? Inutiles tant qu’on peut s’enrichir !
Avec son costume ébène et écarlate, son assurance folle et son cigare mordu avec dédain, Rudolf Turkey rappelle Lupin III ou Cobra, ces hommes à femmes arrogants, magnifiques, en droite provenance d’un passé révolu. Car ce sont bien les effluves d’autrefois qui enveloppent cette Amérique des fifties imaginaire, flamboyante, sexy (…et sexiste), pétrie de clichés binaires et à ne pas prendre trop au sérieux. Du moins, pas plus qu’un James Bond vintage. Servi par un dessin aussi charmant qu’animal, porté par un anti-héros immédiatement charismatique – et bien entendu pas aussi mauvais qu’il en a l’air – dont on suit le quotidien explosif, Rudolf Turkey ouvre une agréable bulle d’amusement, d’agitation, de fantasme pur et, même s’il ne marquera aucunement le genre, répondra aux lecteurs en mal d’humour léger et d’action jazzy. Ni plus, ni moins.
© 2013 Hiroko Nagakura / PUBLISHED BY KADOKAWA CORPORATION ENTERBRAIN
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