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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | May 24, 2025















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Rust River City #1

23 avril 2025 |
SERIE
Rust River City
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
COLLECTION
PRIX
25 €
DATE DE SORTIE
18/04/2025
EAN
2844149804
Achat :

Dean vient de se faire licencier, son job en usine va être délocalisé en Chine. Dur pour ce père de deux ados, veuf et sans qualification. Obligé d’accepter des petits boulots parfois dégradants ou soumis au mépris sans limite des clients, il semble avoir mis un premier pas en enfer. Le second pas sera-t-il celui d’accepter la proposition de devenir acteur X ? Pendant ce temps-là, ses rejetons filent un mauvais coton, entre envie d’argent facile, harcèlement au lycée, profs perchés et toute une galerie de gamins bizarres qui traînent dans les rues. Vous qui entrez à Rust River City, abandonnez tout espoir !

rust-river-city_image1 Après les barrés Dungeon Quest ou Highbone Theater, le Sud-Africain Joe Daly revient avec un diptyque âpre mais non moins étonnant. Dans une Amérique très 80’s, sans smartphone mais avec des magnétoscopes, où le luxe clinquant côtoie la misère et le chômage, il s’appuie sur une galerie de mâles bizarres, tous frustrés à leur niveau, tous prêts à basculer dans la délinquance ou la folie. Peu d’action dans ce premier tome, hormis quelques scènes volontairement clichées pour mieux appuyer l’absurdité de la société dans laquelle Dean, le vétéran du Vietnam sans emploi, tente de survivre sans la comprendre. Mais de longues séquences dialoguées, bavardes jusqu’à l’indigestion, dans lesquelles se dessine un monde vide de sens, une coquille creuse à même d’absorber la haine, la rancœur, la paranoïa et la détresse d’une population laissée à la dérive.

Joe Daly insuffle le malaise et le dégoût dans chaque scène, dans une mise en scène frontale qui explose par moments en accès de violence grotesque. Il s’appuie sur des corps déformés, personnages aux muscles gonflés et au faciès clownesques, et une mise en couleurs – dans une gamme de jaune et orange sales – incandescente et nauséeuse ; le seul bémol viendra d’ailleurs d’une impression terne et manquant de contraste, atténuant la lisibilité.

Le voyage à travers Rust River City ne laisse pas indemne, et ne saurait être conseillé à tous : mais des bandes dessinées qui remuent autant, il y en a trop peu pour passer à côté.

Traduction : Fanny Soubiran

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