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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | April 16, 2024















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Tokyo Alien Bros. #1-3

12 février 2018 |
SERIE
Tokyo Alien Bros.
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
13 €
DATE DE SORTIE
01/02/2018
EAN
2353481078
Achat :

Tokyo-alien-bros-planche2Fusionner DDDD et Les Vacances de Jésus & Bouddha : en rêviez-vous ? Sans doute pas, mais l’auteur l’a fait quand même. Enfin, ce qui s’en rapprocherait le plus. En trois tomes, il aligne les mésaventures de Fuyunosuke et Natsutarô, un duo d’E.T. infiltrés. Leur rôle : étudier la Terre afin de déterminer si leur espèce pourrait y migrer. Et préparer le grand remplacement. On ne peut pas leur en vouloir : nous, Terriens, ne cherchons-nous pas aussi une planète de rechange ? Mais bon, ça part mal pour les frangins. Déjà, ils ne supportent pas le contact du sel – pas top, sur des terres entourées d’eau marine ! Et puis, la vie tokyoïte ne leur réussit pas toujours. On ne se promène pas en peignoir, la nuit, sous les néons brûlants du centre-ville. Cela dit… Pourquoi ? Qu’est-ce qui nous en empêche ?

Sous l’œil naïf des aliens en exil, l’œuvre s’amuse par l’absurde de nos normes sociales. C’est quoi, un comportement genré ? Une mode vestimentaire ? L’excitation sexuelle ? Sous un ton léger, on rit. Mais attention ! L’auteur plante quelques bombes dans sa comédie. Il s’autorise de surprenantes saillies dramatiques (quand les tares humaines s’en mêlent) et ouvre sa série sur… une douche dorée. Âmes chastes, repliez-vous. Âmes trentenaires, venez à nous : l’œuvre de Keigo Shinzô (31 ans) rappelle l’insouciance solaire d’une partie de la pop culture japonaise eighties, celle que le public francophone a découvert il y a trois petites décennies. On pense à la vie de quartier des mangas et anime « tranche de vie », par exemple. Pour autant, l’influence infuse en douceur. Pas d’inspiration bruyante : le trait de l’auteur, libre et aéré, s’épanouit sans dieu ni maître (lire l’interview qu’il nous a accordée ici).

Au fond, le « Tokyo Alien » c’est nous. L’Occidental déboussolé, visiteur exogène qui tente de comprendre les codes avec plus (Fuyunosuke) ou moins (Natsutarô) de réussite. Comme deux nuances de gaijin – façon nippone de nommer l’étranger. Si Tokyo Alien Bros. se pose rapidement comme une jolie petite fiction sur l’ailleurs et les chocs culturels, c’est l’actualité qui lui donne tout son sens. Fin 2017, un YouTubeur américain agresse les Tokyoïtes en vidéo. Il fait mine de les capturer comme des Pokémons. Pose en caleçon devant la « Gozilla road » de Shinjuku (à deux pas de l’allée où, dans le manga, Natsutarô se promène en peignoir). Et s’amuse du cadavre d’un pendu, trouvé dans la triste forêt des suicidés – Aokigahara. La vraie démonstration par l’absurde, c’est le monde réel.

TOKYO ALIEN BROS. © Keigo Shinzo / Shogakukan

 

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