Le dessinateur belge Eddy Paape est mort samedi, à l’âge de 91 ans.

Né en 1920 à Grivegnée en Belgique, Edouard, dit Eddy, Paape étudie le dessin à l’Institut des Beaux-Arts Saint-Luc à Bruxelles et travaille dès 1942 aux côtés de Franquin, Morris, Roba et Peyo dans un studio de dessins animés, avant de les rejoindre aux éditions Dupuis. Il y assiste Jijé, qui lui confie la reprise de Jean Valhardi. Série qu’il dessine jusqu’en 1954 sur des scénarios de Jean Doisy, Yvan Delporte et Jean-Michel Charlier. Il participe aussi aux Belles Histoires de l’Oncle Paul et imagine le personnage de détective André Lefort avec Charlier. C’est en 1958, avec ce même scénariste, qu’il lance un de ses titres phares : Marc Dacier, publié dans Spirou.

Après des collaborations aux magazines Pilote et Record, il entre en 1967 aux éditions du Lombard, sur l’invitation de Greg, rédacteur en chef du journal Tintin. Avec lui, il crée la série de science-fiction Luc Orient, récemment rééditée par Le Lombard dans de belles intégrales. On lui doit ensuite Tommy Blanco (avec Roze et Greg), Yorik des Tempêtes (avec Duchâteau), Udolfo (avec Adreas), puis Les Jardins de la peur (avec Dufaux et Sohier, en 1988 chez Dargaud), Carol détective (à nouveau Duchâteau) et Johnny Congo en 1992 (avec Greg). Il a également enseigné la BD à Saint-Luc et aux Beaux-Arts de  Saint-Gilles.

Un trait réaliste sans être raide, une belle énergie au service de la narration, une rigueur efficace. C’est ce qu’on retiendra de ce grand nom de l’école franco-belge qui s’est éteint ce samedi 12 mai, et auquel les éditions du Lombard avait consacré une monographie en 2008 signée Alain de Kuyssche, au fort joli titre : Eddy Paape, la passion de la page d’après.