Maya contre la malédiction du centre d’achat
Sophie Bédard, autrice de la géniale série au long cours sur la fin de l’adolescence Glorieux Printemps (4 volumes chez Pow pow) et de la belle BD jeunesse sur le deuil Félixe et la maison qui marchait la nuit (sélectionnée au FIBD), nous arrive cette fois avec un volumineux volume d’horreur. Ou en tous cas ça y ressemble : après une intro classique de teen-movie (la fin d’une année scolaire), Maya part bosser et, proche de la fermeture, ouvre une lettre remise par son ex qui a osé évoquer son « processus de guérison ». Énervant, angoissant, mais sans doute sans conséquence. Et voici qu’un nuage noir géant se développe autour du centre commercial où elle travaille, et que des ombres menaçantes, pas super solides mais semblant infinies, viennent l’attaquer ainsi que ses collègues.
Au fil des pages, elle découvre qui sont les commerçants encore présents, les clients retardataires et les caractères de ces partenaires d’infortune. Personne ne sait pourquoi ils sont là. Maya a bien une idée mais personne ne la croit vraiment. En attendant, la lutte s’organise… mais au bout de 230 pages la fatigue point chez nos emprisonnés, et il faut trouver une solution plus pérenne. Une solution qui nécessite de rappeler Samuel, le fameux ex-maudit, ou plutôt maudissant…
Avec son trait plutôt rond et le grand dynamisme de son découpage, Bédard signe un page-turner ancré dans une tradition certaine sans être noyé de référence ou ironique. Il n’est pas question de second degré, c’est un vrai centre d’achat infesté de monstres avec une malédiction. C’est une vraie malédiction, et une belle histoire de copines, d’amitiés anciennes ou en devenir (plus quelques types qui sont là et on fait avec).
Il y a dans cet album le subtil équilibre entre l’aventure, l’ancrage dans un genre et l’humour, le tout actualisé avec quelques considérations plus modernes – l’amour romantique est mort et c’est tant mieux. Une parfaite lecture d’été, ou de longues nuits sombres d’hiver.






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