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Junker

31 mars 2015 |
SERIE
Junker
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
26 €
DATE DE SORTIE
18/02/2015
EAN
2366241232
Achat :

Début du XXe siècle. Deux frères de bonne famille prussienne, Ludwig et Oswald, sont envoyés à l’école des Cadets pour apprendre à servir leur roi, Guillaume II. Deux frères au caractère opposé, au destin contrasté. Oswald d’abord, fils prodigue et sûr de lui, en qui son père a placé tous ses espoirs. À l’inverse, Ludwig, plus réservé et effacé, inspire dédain et inquiétude. Incapable d’initiative, comment peut-il perpétuer le nom et les valeurs d’une famille où l’on est cavaliers de père en fils ? Mais quand, un jour, Ludwig mitraille des canards avec Maxim, c’est bien le destin d’un homme et d’un pays qui vont être chamboulés…

junker_image1Dans un esprit assez différent de son précédent effort (SGF, chez Même Pas Mal), le jeune auteur belge Simon Spruyt s’attache à peindre le tableau d’une famille bourgeoise prussienne du siècle dernier à travers la biographie imaginaire d’un fils, envoyé contre son gré s’instruire d’environnement et d’obligations militaires, avant le pied de nez final à l’histoire familiale et collective. L’occasion pour Spruyt d’égratigner l’archaïsme des conventions, la passion militariste d’une époque et la froide sobriété d’une famille noble où les non-dits pèsent comme une chape de plomb sur l’élan de chacun.

Pour immerger son lecteur dans cette ambiance austère, Spruyt s’adresse à lui, cisèle la narration en courts chapitres, introduit anecdotes et faits historiques en un mélange vif, avec en fond sonore ce ton distancié et délicieusement cynique qui, l’air de rien, ne cesse d’amuser malgré la gravité distillée. Au fond, il s’agit de pointer la médiocrité et la bêtise au prisme du bellicisme têtu et éternel des sociétés. Et Spruyt le fait avec légèreté et malice, jamais frontalement. Autre grande réussite de cette BD au long cours (200 pages), ce graphisme en dégradés de gris d’apparence monacal, qui recèle une profondeur inattendue, au diapason de la puissance du scénario qui laisse K.O dans son final. Beaucoup de justesse donc, pour un sujet qui n’avait rien d’affriolant  a priori. Un blues de Prusse joué avec maestria !

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