L’Ange corse #1
Ange est un enfant des montagnes corses, qui a fui son île après un drame, et a été récupéré par des compatriotes bienveillants. Il grandit en Indochine, au service d’un planteur et négociant trempant dans des affaires louches, qui a perdu ses enfants dans les tranchées de la Grande Guerre. Le beau jeune homme jouit de la protection des Corses qui tiennent les cercles de jeu, les maisons closes et organisent un trafic d’opium. Mais est-il condamné à vivre cette existence-là ?
Une grande série d’aventure sur fond historique, dans un format et un style grand public, voilà qui détonne dans le catalogue actuel de Futuropolis. Mais pourquoi pas, si le projet est original et solidement documenté. Avec ce feuilleton fait de secrets des origines, de criminalité organisée, de décors exotiques et d’un arrière-plan historique intéressant et peu exploité en bandes dessinées, c’est le cas. On se laisse donc facilement happer par cette saga recommandée par Philippe Francq, le dessinateur de Largo Winch, mais rapidement quelques faiblesses se font jour. Les dialogues sont peu naturels ni vraiment littéraires, souvent trop remplis d’informations à délivrer. Les nombreux personnages sont souvent assez caricaturaux – espérons que, désormais introduits, ils soient plus finement esquissés par la suite. Encore sur le plan du scénario, on regrettera des ellipses pas toujours bien maîtrisées, mêlant scènes répétitives ou d’autres paraissant interrompues trop vite. Le dessin quant à lui, dans un registre réaliste un peu à l’ancienne, souffre d’une vraie rigidité rendant les scènes d’action un peu trop forcées ; quant à la mise en couleurs, elles est très inégale selon les séquences, parfois bien trop lourde sur un trait déjà chargé. On laisse toutefois le bénéfice du doute à cette série, qui saura peut-être s’affirmer et séduire davantage dans ses prochains tomes, car le fond est intéressant et l’envie des auteurs indéniable.





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