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Les + de BODOI.INFO : FRED ET LILIANE FUNCKEN

15 septembre 2006 |

LE CHEVALIER BLANC REMIS EN SELLE

Chaque mois, pour fêter leurs soixante bougies, les éditions du Lombard publient un album reprenant trois aventures d’un de leurs héros d’antan les plus célèbres. On peut ainsi retrouver (ou découvrir) le célèbre Chevalier blanc des Funcken. Une série médiévale qui, plus de cinquante ans après sa création, vaut encore le détour.

Il tient de Zorro (pour la grotte), de Robin des Bois (pour la forêt) et du Fantôme du Bengale (dans sa famille, on combat le mal de père en fils). Au début des années cinquante, son nom, qui aujourd’hui fait plutôt penser à une marque de lessive, résonnait comme résonna plus tard celui de Thierry La Fronde : le Chevalier blanc, sur son destrier immaculé, défendait la veuve, l’orphelin et son roi dans les années 1210. Bizarrement, l’inventeur du personnage fut Raymond Macherot. Les responsables d’alors du journal Tintin, Raymond Leblanc et Hergé, qui avaient admiré les talents de dessinateur animalier de Macherot dans Mission Chèvrefeuille, s’empressèrent de le détourner du dessin réaliste. Et permirent ainsi à la bande de Chlorophylle de voir le jour en 1954.
Cette histoire de justicier médiéval à la française leur semblant une bonne idée, Leblanc et Hergé la proposèrent à un dessinateur, Fred Funcken, qui réalisait de courts récits historiques avec l’aide de sa femme Liliane. Problème, le couple ne disposait pas de la doc nécessaire pour traiter avec réalisme une histoire se déroulant au XIIIe siècle. Alors qu’ils allaient, désolés, déclarer forfait, Hergé, fait rarissime, mit à leur disposition ses albums d’Hottenroth, grand spécialiste du costume et des armes d’époque.
C’était parti ! Jehan, seigneur de Dardemont, pouvait enfourcher son destrier blanc. Dès leurs premières planches, le travail des Funcken surpris par son réalisme, son soin des décors, des costumes. Leurs personnages arboraient des gueules ne devant rien aux canons hollywoodiens, excepté pour Jehan beau gosse BCBG classique, tradition franco-belge oblige. Belmondo n’imposera sa gueule gondolée que bien des années plus tard. Si certains gags, typiques de l’époque, seraient considérés aujourd’hui comme indignes d’une série réaliste, les scénarios, bien construits, tiennent encore la route. Les couleurs, en tout cas dans les deux premiers épisodes présentés dans l’album Lombard, montrent une certaine recherche. Ainsi, dans Le Nectar magique, Jehan affronte le félon seigneur du lac dans les eaux furieuses. Ces pages baignent dans un univers bleu, gris et blanc étonnant. On pense au passage de la cascade dans Le Temple du Soleil.
Curieusement, la compilation Lombard est signée du seul Fred Funcken. C’est d’autant plus étonnant, que Jacques Pessis, dans sa postface, raconte que Liliane était bien plus pointue que son mari dans la recherche de documentation. Et, lorsqu’elle dû assumer l’encrage du Chevalier blanc à la place de Fred, souffrant, l’équipe de Tintin trouva son travail supérieur au sien !
Le couple réalisa une vingtaine d’histoires du justicier immaculé, comportant entre 6 et 32 planches (dont la dernière, Le Trésor des Cathares, fut scénarisée en 1994 par Didier Convard, M. Triangle secret). Une dizaine d’albums parurent. Mais si les historiens reconnurent toujours l’excellent travail de reconstitution effectué par les Funcken dans Le Chevalier blanc, Jacques Pessis rappelle qu’ils adoubèrent véritablement les Funcken pour leur Histoire des uniformes et des costumes en … 17 volumes. Vendue à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires, cette somme valut même au couple belge d’être reçu à l’académie militaire de West Point !

Le Chevalier blanc, contenant Le Chevalier blanc, Le Nectar magique, Sans pitié. Collection Millésimes Lombard. La postface de Jacques Pessis est illustrée de six couvertures de Tintin, dont quatre pleines pages dessinées par les Funcken.

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