Napalm Fever



En 1967, André manifeste à Paris contre la guerre du Vietnam, et prend des photos – c’est son métier – pour L’Humanité et des groupes militants communistes. Il est alors abordé par des agents de Moscou pour rejoindre les Vietcongs et réaliser un reportage de propagande. D’origine vietnamienne, André n’hésite pas longtemps pour rejoindre sa terre natale et défendre ses idéaux.
Dans ce récit sans temps morts et au découpage impeccable, Allan Barte, né en 1978 d’un père vietnamien et d’une mère française, brosse la quête identitaire d’un homme coupé de ses racines, et qui va les déterrer dans le contexte d’une guerre sanglante. De simple observateur muni d’un appareil photo, il devient militaire armé d’une mitraillette, dézinguant sans scrupules l’impérialiste américain. Et se revendique plus vietnamien que les Vietnamiens. La trame de Napalm Fever est limpide, les intentions claires et le propos intéressant. Mais le décalage est trop grand entre le trait animalier tout en rondeurs de l’auteur du Journal du lutin et son sujet, vaste, politique et bouleversant. Ce pari risqué – mais pas impossible – ne porte pas ses fruits, car il place le lecteur à une distance trop grande des événements, et les moments d’émotion semblent par conséquent trop factices. Il n’en manque sans doute pas beaucoup pour que l’album soit vraiment réussi, sans doute une plus grande densité narrative et une trait plus nuancé pour laisser monter plus subtilement le doute dans l’esprit du héros. Dommage.
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