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Soleil mécanique

23 février 2021 |
SERIE
Soleil mécanique
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
16 €
DATE DE SORTIE
19/02/2021
EAN
2369902892
Achat :

Dans la Tchécoslovaquie des années 1930, Bohumil Balda est un architecte moderniste. Il conçoit des maisons avant-gardistes aux larges fenêtres, pensées pour que le soleil les fasse vivre tout au long de la journée. Peu à peu, le régime national socialiste de l’Allemagne voisine fait parler de lui. D’abord par son approche conservatrice de l’architecture. Puis par son aversion envers les juifs. Et par les annexions de territoires européens. Enfin parce qu’Hitler est en train de gagner la guerre et d’imposer sa vision délirante partout, jusque dans les commandes architecturales qu’est forcé d’accepter Bohumil. Qui, bien que réfractaire à l’idéologie nazie, se laisse broyer par la machine et aveugler par ses symboles.

soleil-mecanique-image1Après Ville nouvelle, un intrigant et érudit premier livre déjà dessiné avec le logiciel AutoCAD, l’architecte polonais Lukasz Wojciechowski revient avec une seconde bande dessinée plus ambitieuse et aboutie. S’inspirant des designers et architectes européens qui se sont compromis avec les nazis (Albert Speer en tête), il imagine le personnage crédible de Bohumil Balda, obsédé par la création de ses bâtisses modernes et ses concepts audacieux, tranchant avec une vision classique passéiste. Et qui s’insurge d’abord contre la folie des grandeurs du IIIe Reich, avant d’être contraint de travailler pour lui. Et surtout de se laisser hypnotiser par la puissance esthétique et symbolique de l’architecture prônée par le régime, avec la svastika comme totem magique, cette croix gammée solaire qui finit par l’envoûter.

Avec son design filaire et géométrique, l’auteur compose dans cet album au format à l’italienne des planches d’une perfection maniaque, dont les cases s’imbriquent entre elles par un habile système de flèches pointant le personnage qui parle. C’est extrêmement malin, et surtout cela répond parfaitement au sujet. De ce dessin plat et sans ombre, à la mise en cases si systématique, on craint la perte d’émotion. Néanmoins, par un changement de rythme subtile, et de dialogues évocateurs, Lukasz Wojciechowski parvient peu à peu à instiller l’angoisse, la perte de repères et la paranoïa, jusqu’à un final terrifiant. Et crée ainsi une oeuvre singulière et audacieuse, d’une profonde originalité.

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