Xavier, lassé de son emploi, de son mariage et de sa vie décide de tout chambouler. Désormais indépendant, il rencontre Léa, jeune femme solaire avec qui il redécouvre la sérénité du couple sans entraves. Car Léa ne peut pas avoir d’enfant et cette situation convient très bien à Xavier. Une nouvelle vie faite de découvertes et de spontanéité. Mais voilà, l’impensable arrive, Léa tombe enceinte. À 48 ans révolus, Xavier angoisse. Avait-il besoin de ça dans sa vie ? Que va dire son entourage ? Son fils de bientôt 20 ans ? Et pour le bébé, n’y a-t-il pas de risques ?

Xavier Bétaucourt se livre ici à l’exercice de l’autobiographie, sans fausse pudeur. Dans un récit poignant sur un moment charnière de sa vie, l’auteur, sans ambages, délivre ses émotions : deuil de son frère, changement de vie, rencontre avec la belle Léa, angoisse de la paternité tardive… On est entraîné dans un tourbillon d’émotions jusqu’aux larmes par une histoire d’une sensibilité rare et d’une originalité certaine. Le sujet aurait pu être « casse-gueule » par impudeur mais ici, rien de scabreux. La sincérité de Xavier Bétaucourt, scénariste du récent Grand A, nous submerge et nous emporte, sans retenue.

Le trait de Yannick Marchat caresse des personnages peints avec empathie, quelques effets nous permettent de passer d’une émotion à une autre. Malgré tout, des défauts, notamment la façon de traiter les yeux des personnages renforçant les aspects parfois trop fantomatiques du héros, gênent. Un petit bémol pour un jeune dessinateur tout de même prometteur, découvert avec Albin et Zélie. Et qui ne doit pas détourner les lecteurs en quête d’un moment d’intenses émotions.