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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | April 20, 2024















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Dans la valise des auteurs… (8)

8 août 2016 |

Livres, bandes dessinées, spectacles, musique, expos, séries télé… Pour BoDoï, des auteurs de BD vous donnent quelques idées d’oeuvres à glisser dans votre valise de vacances estivales. Après Aurélien Ducoudray, les conseils d’Alfred, qui publiera fin septembre Boulevard des SMS avec Brigitte Fontaine, chez Casterman.

 

retenir_betesUn roman

« Retenir les bêtes de Magnus Mills (éd. Cambourakis) : l’histoire d’une bande de bras cassés, poseurs de clôtures pour bétail en Ecosse, bien plus prompts à aller boire des coups au pub qu’à bosser. Leurs pérégrinations prendront des airs de véritable épopée, quand il s’agira de passer la frontière et d’aller honorer un contrat, en Angleterre.

C’est un ami qui m’a mis ce livre entre les mains, sans rien m’en dire d’autre que « c’est un OVNI, tu aimeras ». Dès la première page, le ton m’a capté et je n’ai pas pu lâcher le récit avant d’en arriver au bout. Je l’ai dévoré dans la nuit, halluciné de suivre le parcours de ces personnages bruts de décoffrage, ces culs-terreux taiseux à souhait et capables d’une désinvolture désarmante face aux situations les plus surréalistes. Sorte de road-movie boueux à l’humour noir très british, c’est drôle, doucement déjanté et  inattendu… J’ai adoré. »

 

Un film

« Les Mauvaises Herbes de Louis Bélanger. Ou comment un comédien de seconde zone fuyant des dettes de jeu, se retrouve perdu au milieu de nulle part en plein hiver canadien, et finit par donner un coup de main à une sorte de vieux bougon solitaire à qui il manque des bras pour ses activités clandestines.

J’ai découvert le film dans un avion pour Montréal sans rien connaître du pitch et, très vite, cette comédie douce-amère m’a rappelé ce que j’apprécie tant dans ce cinéma « à l’italienne », avec ses losers magnifiques qu’on aime dès les trois premières répliques. Ça me touche beaucoup, cette manière de savoir faire rire et pleurer dans une même scène et de toujours flirter avec le grotesque sans jamais tomber dans le ridicule. C’est difficile de le trouver, ce dosage subtil, cet équilibre entre rire et larmes, pour parvenir à ce ton si particulier. Et plus dur encore, quand on part sur une trame de départ aussi simple et classique, de ne jamais être attendu, prévisible et emmerdant. »

 

Une bande dessinée

khodja« Kodhja de Régis Lejonc et Thomas Scotto (éd. Thierry Magnier). C’est un récit initiatique qui suit les pas d’un jeune garçon traversant la ville-labyrinthe de Kodhja, à la recherche du Roi qui, lui seul, saura répondre à toutes ses questions et apaiser ses doutes.

Ce qu’on prend d’abord en pleine gueule, avec ce livre de grand format, ce sont les images sublimes de Régis Lejonc. Couleurs sobres, traits épais, noirs denses et découpage fluide. C’est beau, simplement. Régis est illustrateur pour la jeunesse et compte à son actif des dizaines de livres aux techniques très variées. Il s’est rarement essayé à la bande dessinée, même s’il en lit beaucoup et depuis toujours. Et s’il est un très grand illustrateur, c’est surtout un merveilleux raconteur d’histoire par l’image qui, dans l’exercice souvent périlleux de la narration en BD, excelle.

Thomas Scotto signe, à mon sens, l’un de ses plus beaux textes, avec ce conte mystérieux et initiatique. C’est intelligent, subtil, évident, maîtrisé, poétique… Bref. J’ai été très ému. Tous deux sont parvenus à une alchimie rare, avec ce livre : s’adresser autant aux enfants de 40 ans qu’à ceux de 10, et que chacun ressente, avec évidence, que c’est à lui que sont destinés ces mots et ces images. »

 

 

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