Hilda est en fâcheuse posture : elle se réveille dans un corps de troll, contrainte de vivre la nuit, au coeur des montagnes dominant Trollbourg. C’est une gentille maman troll qui a envoyé sa fille dans le corps d’Hilda, afin qu’elle ait une vie meilleure chez les humains. Sauf que notre héroïne aux cheveux bleus ne l’entend pas de cette oreille et veut trouver une solution pour réintégrer sa peau d’avant. Mais au fil des épreuves, elle va se rendre compte de la réalité de la vie et du passé de la communauté troll. Et, alors que la révolte gronde, de leur ressentiment légitime contre les humains…

Superbe final pour la série Hilda, qui nous a emballés de bout en bout. Tous les ingrédients sont réunis : de l’aventure, du suspense, une issue positive mais jamais mièvre, un discours écolo pas benêt, et surtout un monde et des personnages complexes et profonds. À l’image d’un dessin riche, qui squatte tout l’espace blanc des pages, pour mieux donner corps à cet univers magique. À partir d’une trame simple et de folklore classique, Luke Pearson a développé une bande dessinée pour enfants fascinante et entêtante qui sera l’étalon du genre pendant quelques années, à coup sûr (la série Netflix en ajoute une couche sur l’impact). Dans le registre de l’aventure fantastique qui fait grandir intelligemment, en parlant de tolérance, de respect, de confiance dans les autres et dans ses propres intuitions et envies, avec un dessin d’une expressivité rare et des couleurs magnétiques, il y a pire comme influence ! La seule déception, finalement, de ce volume est que ce soit le dernier de la saga. Mais sait-on jamais…