Intelligences
Bienvenue dans les bureaux de la DGSI, Direction générale de la sécurité intérieure, service de la police chargé de prévenir les menaces sur le sol français. Nous sommes en 2019, et une unité de contre-espionnage travaille en collaboration avec le Mossad, les espions israéliens, pour mettre la main sur un scientifique iranien qui se rend régulièrement à Paris. En jeu, la localisation de sites miliaires en Syrie.
Intéressante idée de se pencher sur les espions qui ne sortent pas des frontières de l’Hexagone, ces policiers du renseignement, travaillant dans le secret, parfois en lien avec les services extérieurs. C’est le cas ici, où la politique internationale s’en mêle. Recrutement de sources, filatures, interrogatoires musclés, réunions en pagaille, hacking… Ce volume évoque de manière crédible le quotidien des enquêteurs, ainsi que les éventuels questionnements moraux sur le sens de leur mission quand il s’agit d’aider un État étranger… C’est la patte d’Hugo de Bénat, ancien officier du renseignement. Mais cette touche réaliste ne suffit pas à fasciner bien longtemps, et il se trouve qu’elle est sans doute la cause même de l’ennui qui pointe rapidement à la lecture. Séquences statiques et trop bavardes, personnages archétypaux, contexte politique trop prégnant… Si quelques bonnes idées émergent pour humaniser tout ça, elles sont trop faibles par rapport à l’ambition réaliste, qui assomme la narration de texte et d’explication. Et le dessin raide n’aide guère. Sans doute l’album pourra séduire un lectorat amateur de thrillers d’espionnage classiques qui trouveront là un angle nouveau. Pour ceux qui s’attendaient à lire un Bureau des légendes en BD, c’est râpé.






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