Lucie est la fille d’un aventurier, un vrai. De l’étoffe de ceux qui défient les monstres, prennent le thé avec des géants, s’engouffrent sans trop réfléchir dans une grotte malfaisante et trouvent une astuce géniale pour s’en sortir. Sauf que Lucie, elle, a peur du noir et de l’inconnu. Au grand désespoir de son paternel, qui va partir vers la lointaine Égypte pour se changer les idées. Mais Lucie, au fond d’elle, est inquiète. Elle a un mauvais pressentiment : il faut aller sauver papa !

En deux albums, après l’excellent Arthur et la corde d’or, la Famille Vieillepierre s’installe avec brio dans le paysage de la bande dessinée jeunesse. À mi-chemin entre l’album illustré et la BD, cette série plonge au coeur de la mythologie et du folklore pour faire vibrer d’émotions les jeunes lecteurs. Après un premier album dédié aux légendes scandinaves, c’est au panthéon égyptien que se frotte la jeune apprentie aventurière Lucie, au fil d’une chatoyante quête initiatique. Car c’est là le grand talent de Joe Todd-Stanton : ne conserver qu’un texte concis pour mieux faire parler les images, dans de belles planches et doubles-pages impressionnantes. Jeux d’ombres subtiles, narration élaborée au sein même d’un grand dessin, palette de couleurs cohérente et aidant à la lisibilité, trait dynamique et soigné, le jeune auteur anglais déploie des outils graphiques d’une grande élégance et d’une vraie efficacité. On se passionne pour ces aventures au contenu finalement classique, mais tellement bien racontées qu’on en reste scotché. Et qu’on prend un abonnement pour arpenter les autres branches de l’arbre généalogique épatant de la Famille Vieillepierre.