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Nicole est veuve mais bien vivante !

17 octobre 2017 |

Nicole6 C1-WebFranky est mort, vive Nicole ! Eh oui, comme toutes les bonnes choses ont une fin, la revue semestrielle des éditions Cornélius et des Requins Marteaux se voit amputée d’un membre (Franky donc). Pas grave, Nicole, sixième du nom (Cornélius), reprend seule le flambeau à raison d’une parution par an, de préférence l’été.

Pas moins d’une vingtaine d’auteurs – jeunes pousses , vieux briscards, référence du 9 art – y convoquent les outils de la narration graphique pour expérimenter en quelques pages leurs délires et obsessions, ou tout simplement exprimer leur talent. On retrouve ainsi des grands noms : Luciano Bottaro et les succulentes aventures de Pepito dans Le Cauchemar de Ventempoupe (le volume 2 de l’anthologie vient de paraître, on vous en reparle) ou Lewis Trondheim et sa bande fantôme (1994, Capharnaüm) sans oublier le pape de l’underground, Robert Crumb.

6dcb54c2-955a-49c5-a1eb-472300588248_micolDerrière les têtes d’affiche, ce sont beaucoup d’auteurs fidèles à Cornélius : Ludovic Debeurme interroge la chair et le corps dans Enceinte (Epiphania vient de paraître chez Casterman), l’étonnante Fanny Michaëlis se joue des équilibres précaires et des évidences paresseuses dans un récit muet renversant. Mais chose rare, Nicole offre aussi un espace de création et de liberté aux jeunes auteurs prometteurs : Jérôme Dubois (Jimjilbang, Tes yeux ont vu), Delphine Panique, Adrien Demont, Oriane Lassus, Pauline Hébert

Exalter la vie pour sublimer l’apocalypse, c’est le réjouissant programme de J.L. Capron et Hugues Micol dans Chiquito la muerte, histoire de petits monstres bien sapés et de cybermaphrodites. En jeu, un serpent-suicide… L’excellent Micol qu’on retrouve d’ailleurs dans de splendides fresques du Far West en mode cubiste. Et quand François Ayroles sonde l’impossible succès de l’amour, Olivier Texier casse tout et Renaud Thomas s’égare dans une fable punk-apocalyptique (Zone Z). À côté de ces récits, on goutera les clins d’œil aux « concurrents », toujours pertinents, et le panorama critique d’un an de BD, entre trouvailles merveilleuses et piques bien senties.

Cornélius persiste et signe donc en faisant « le pari de l’invention » à travers des récits autonomes. Avec pour seul leitmotiv la création. À la fois vitrine de l’éditeur et panorama stimulant de la BD, Nicole exhume les classiques d’hier et défriche ceux de demain, sans compromis, pour un résultat néanmoins accessible. Une autre BD, moins classique, tournée vers un large public : pas seulement celui de la BD traditionnelle mais aussi le public amateur d’art en général, curieux, habitué aux films, romans et séries TV…

Une vraie revue haut de gamme, riche de ses talents et d’une élégance rare. 304 pages de bonheur pur donc (pour un petit prix) !

Nicole (et Franky) #6, juillet 2017, Cornélius, 304 pages, 14.50 €

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