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"Numérologie 2009" : un alarmant bilan des ventes BD

4 février 2010 |

Le dernier rapport de l’Association des critiques et journalistes BD (ACBD) avait noté une vitalité modérée de l’industrie de la bande dessinée en 2009, ainsi qu’un « certain tassement du marché » après plusieurs années de forte croissance. De son côté, la très intéressante analyse des chiffres de vente par Xavier Guilbert (rédacteur en chef du site du9), intitulée Numérologie, tire des conclusions plus alarmistes : la bande dessinée est en crise, le modèle de la série ayant vécu.

Pour décrypter le marché de la BD en 2009, Xavier Guilbert s’appuie sur le rapport de l’ACBD et sur les chiffres de vente fournis par Ipsos et Livres Hebdo, considérés comme fiables par la plupart des professionnels du livre, malgré l’exclusion notamment des ventes en ligne. Numérologie note d’abord que le marché global plafonne, à un peu moins de 320 millions d’euros de chiffre d’affaires. numerologie_prixUne stagnation détaillée ainsi : le nombre d’albums vendus recule, mais le prix unitaire augmente. Chez les grands groupes, la palme de la baisse des ventes en volume revient à Soleil (-10,8%); Médias Participations (Dargaud, Dupuis, Le Lombard, Kana…) et Glénat affichent une chute d’environ 9,5%; Delcourt, une baisse modérée de moins de 4%; seul Flammarion (Casterman, Fluide Glacial…) enregistre une augmentation (+3,3%). Les parts de marché de ces grands groupes diminuent également, sauf pour Delcourt qui l’a plus que doublée en l’espace de sept ans (près de 10% aujourd’hui).

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Pour pallier cette érosion des ventes, la stratégie de la production accélérée a été adoptée par les grands groupes, avec des résultats variables. Ainsi, s’ils ont tous augmenté leur nombre de titres publiés chaque année (entre +42% et +102% sur la période 2003-2009 !), seuls Delcourt et Soleil ont globalement réussi leur pari, avec une augmentation du volume global vendu.

Mais le fait le plus marquant révélé par ce rapport est que les traditionnels best sellers ne se vendent plus si bien. Les 50 meilleures ventes connaissent un tassement, « avec une diminution progressive de l’écart entre le premier et le cinquantième titre ». L’exemple le plus frappant étant la série Titeuf qui, si elle reste un énorme succès, voit ses ventes s’éroder de manière spectaculaire. Ainsi, si 1,4 millions d’exemplaires des huit premiers épisodes s’étaient écoulés en 2001, seuls 860 000 albums ont été vendus en 2008. Alors que le douzième tome venait de sortir et que le tirage annoncé était de 1,8 million d’exemplaires… Et quand on sait que ces grandes séries constituent une part majeure des ventes annuelles d’un éditeur (environ 1/4 pour Glénat avec Titeuf), il y a de quoi se faire du souci.

numerologie_series

Surtout que le manga, secteur à la croissance phénoménale au début des années 2000, connaît un sérieux coup de frein, avec une baisse de 6,9% des ventes en volume et -5,8% en valeur. La bande dessinée asiatique en France semble clairement avoir atteint un palier. D’autant que le rythme de parution hexagonal des nouveautés mangas est en train de rattraper celui du Japon, et que le nombre de nouveautés annuel des séries moteur du marché comme Naruto va diminuer.

Enfin, Xavier Guilbert note que le sujet de la bande dessinée numérique a été au centre des débats en 2009, mais qu’il ne s’agit encore que d’un micro-marché, porteur d’espoir et de craintes à la fois. Il conclut son analyse ainsi, laissant un peu de place à l’optimisme dans un tableau plutôt sombre: « N’ayons pas peur des mots : la bande dessinée est en crise. Mais les limites du modèle des séries récurrentes que l’on observe aujourd’hui signifient seulement le déclin d’une vision basée sur les bestsellers. Or, la bande dessinée n’est pas uniquement une machine à créer des « marques » – au contraire, elle propose à ses lecteurs une richesse jusqu’ici inégalée, tant dans son ouverture vers le monde, que dans la diversité de ses thématiques et dans le foisonnement de ses créations. C’est là sa grande force, et sa plus belle chance. »

Le rapport Numérologie – Une analyse du marché de la bande dessinée en 2009 peut être lu ici.

Tableaux réalisés par Xavier Guilbert / du9.

Commentaires

  1. Les best sellers se vendent moins et les grosses maisons ont une moins grosse proportion du marché. Peut-être que cela peut, en partie, s’expliquer par l’explosion du nombre d’éditeurs de BD aussi. vous ne pensez pas ?

  2. Les best sellers se vendent moins et les grosses maisons ont une moins grosse proportion du marché. Peut-être que cela peut, en partie, s’expliquer par l’explosion du nombre d’éditeurs de BD aussi. vous ne pensez pas ?

  3. Morbin Flanagan

    Moi je crois tout simplement que 2009 a été l’année de la crise, et que celle-ci a fait des dégâts partout, donc aussi en bande dessinée (même si elle s’en sort encore bien). Je ne vois pas de raison majeure à ce que les gens se désintéressent de la BD du jour au lendemain, tant elle est riche et diversifiée ! Peut-être que c’est juste le format de série, parfois léger au niveau du contenu, qui lasse un peu.

  4. Morbin Flanagan

    Moi je crois tout simplement que 2009 a été l’année de la crise, et que celle-ci a fait des dégâts partout, donc aussi en bande dessinée (même si elle s’en sort encore bien). Je ne vois pas de raison majeure à ce que les gens se désintéressent de la BD du jour au lendemain, tant elle est riche et diversifiée ! Peut-être que c’est juste le format de série, parfois léger au niveau du contenu, qui lasse un peu.

  5. c’est vrai que perso, je n’achète plus de 46 pages cartonnées, ça me gonfle, c’est pas transportable, c’est couteux, ça a une périodicité abominablement lente. je préfère de loin acheter du roman graphic (block 109 récemment), du format comics par exemple (walking dead récemment aussi).

  6. c’est vrai que perso, je n’achète plus de 46 pages cartonnées, ça me gonfle, c’est pas transportable, c’est couteux, ça a une périodicité abominablement lente. je préfère de loin acheter du roman graphic (block 109 récemment), du format comics par exemple (walking dead récemment aussi).

  7. Francois Pincemi

    Moi je prefere relire mes vieilles BD, ou alors acheter une intégrale. Quand j’achète une BD récente, je suis trop souvent déçu, notamment lorsqu’il s’agit de BD indé (-crottable?)

  8. Francois Pincemi

    Moi je prefere relire mes vieilles BD, ou alors acheter une intégrale. Quand j’achète une BD récente, je suis trop souvent déçu, notamment lorsqu’il s’agit de BD indé (-crottable?)

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