Par Maël et Olivier Morel. Futuropolis, 19€, le 12 septembre 2013.

Pour son documentaire télévisé L’Âme en sang, Olivier Morel a rencontré de jeunes vétérans américains. Qui racontent leur départ — parfois enthousiaste — en Irak, la sensation d’agir pour le bien commun. Puis le désenchantement, face à la conduite à tenir avec la population locale, aux morts qu’il faut oublier.

Il y a par exemple Lisa, marquée par les interrogatoires à Abou Ghraib qui la nuit, dans ses cauchemars, voit des « tuniques oranges ». Wendy, qui a survécu, mais se sent salie, utilisée comme un objet. Ou encore Ryan, qui porte ses « péchés » tatoués sur son dos. Victimes de stress post-traumatique, ces anciens soldats témoignent de façon poignante.

D’où vient alors que l’on s’enthousiasme modérément pour cet ouvrage pourtant sensible et didactique, au sujet intéressant ? Il ne s’agit pas du dessin de Maël (Notre-mère la guerre, avec Kris), plutôt subtil, aux lavis délicats. Mais de la narration choisie : plutôt que de suivre un documentariste en action, de subir son filtre, on aurait mieux aimé se trouver directement face à ses interlocuteurs, plonger dans leur expérience. Et les voir davantage agir et être.

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