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Traquée, la cavale d’Angela Davis

5 février 2021 |
SERIE
Traquée, la cavale d’Angela Davis
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
COLLECTION
PRIX
22 €
DATE DE SORTIE
21/10/2020
EAN
2344034498
Achat :

New-York, octobre 1970, des policiers en civils arrêtent une femme noire en pleine rue. Fausse piste, ce n’est pas « elle ». Elle, c’est Angela Davis, une enfant qui a vu les exactions commises par les hommes du Ku Klux Klan. Une jeune fille qui a vu l’Arkansas résister au gouvernement fédéral pour maintenir les lois ségrégationnistes. Une étudiante qui précipite son cursus à l’étranger pour soutenir la révolte des Afro-Américains. Une militante, enfin, au sein du Che Lumumba, un groupe communiste. C’est là qu’Angela Davis acquiert une étiquette de trop : femme, noire, activiste et communiste.

Ce cocktail dérange trop pour qu’elle conserve son poste de professeur de philosophie à l’université. La médiatisation de son procès met sa vie en danger. Et bientôt, quand Jonathan Jackson, le petit frère d’un prisonnier à qui elle est très liée, commet une prise d’otage avec l’arme d’Angela, sa vie dérape. Elle décide de se cacher. La cour de justice des États-Unis de 1970 n’est pas un lieu sûr pour une femme noire, même innocente.la-traque-angela-davies3

Ce portait de femme engagée s’inscrit dans la collection Karma dirigée par Aurélien Ducoudray aux éditions Glénat. L’ambition est de « mettre en lumière des destins uniques qui ont eu une portée collective ». Le premier album, Radium Girls, porté par l’artiste Cy, a été remarqué pour son style original. Traquée, du scénariste Fabien Grolleau (Grand Océan, Mamoth…) et du dessinateur Nicolas Pitz (Montana 1948, Luluabourg), n’est pas du même acabit. Dans un registre bien plus classique, Nicolas Pitz réalise un très beau travail de dessin et de colorisation. Grâce à une palette sobre, il restitue l’ambiance d’une époque révolue et soutient la gravité du sujet. Son trait semi-réaliste permet de reconnaître les protagonistes (Hoover, Reagan, Nixon, Martin Luther-King, …) tout en laissant libre cours à une certaine créativité graphique. la-traque-angela-davies2

Sur le plan scénaristique, le choix de Fabien Grolleau d’axer le biopic sur la période de la cavale d’Angela Davis est bien défendu. Plutôt que de montrer toute sa vie, il construit une intrigue rythmée autour de sa traque. La succession de flashbacks fournit les informations nécessaires sur son enfance et le contexte historique pour comprendre les mobiles de son action. C’est efficace et cela crée un climat de tension policière. Par contre, cela ne génère pas beaucoup d’empathie pour le personnage. On entend bien sa voix, notamment dans les lettres qu’elle échange avec son amoureux (George Jackson, un noir innocent enfermé en prison). On entend qu’ils se soutiennent l’un l’autre, qu’ils s’encouragent à continuer de toutes les manières leur combat pour diffuser « cette voix singulière qu’on cherche à éteindre pour embraser les cœurs révolutionnaire du monde entier ». On l’entend mais on a du mal à la ressentir. On compatit à son enfermement, on s’insurge, on espère, mais depuis le dehors. la-traque-angela-davies

La conclusion de l’album marque, plutôt qu’une fin, une ouverture sur le reste de la vie militante d’Angela Davis. Les auteurs réussissent à rattacher son récit au présent (le mouvement Black Lives Matter) mais éludent le reste de sa vie. C’est un choix assumé qui laisse un peu le lecteur sur sa faim. Il faudra aller ailleurs poursuivre la découverte de ce personnage, sa carrière en tant que directrice du département des études féministes de l’université de Californie, son coming-out en tant que lesbienne, sa double candidature à la vice présidence des États-Unis. 



Commentaires

  1. loutra

    Le dessin ne donne pas pas envie, beaucoup de raideur dans le trait, ce qui donne un dessin figé, sans mouvement et sans profondeur (la perspective notamment est assez mal faite, si on prend les images d’illustration de l’article).
    Dommage, l’histoire et le choix du sujet vendaient du rêve.

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