Jamais exposé jusque-là au Festival d’Angoulême, Lorenzo Mattotti est honoré d’une exposition totalement originale lors de la 51e édition : « Attraper la course – l’art de courir par Lorenzo Mattotti ».

Le Festival étant classé « Olympiade culturelle », parmi d’autres manifestations en cette année olympique en France, le sport était bien présent cette année, notamment dans les expos (voir Lignes de départ). C’est le cas aussi de cette création, autour du thème de la course, demandée à deux artistes : l’écrivaine Maria Pourchet et le dessinateur Lorenzo Mattotti.

Le résultat : une centaine d’oeuvres du maître italien composées pour l’occasion et, pour les accompagner, des courtes fictions par l’autrice de Feu ou Western. Crayon, fusain, pastel, encre ou peinture : peu importe la technique, Lorenzo Mattotti tourne avec énergie et grâce autour de son motif : des coureurs et des coureuses, avec ou sans décor, sur une piste d’athlétisme ou un chemin de halage, en noir et blanc ou en couleurs. Ces personnages courant, dans un paysage familier ou surréaliste, on en avait déjà croisé un certain nombre dans ses oeuvres précédentes (BD, dessin animé ou illustrations), et la fin de l’expo le rappelle. Mais ici, c’est la récurrence de cette ligne forte et vibrante qui impressionne.

Le concept de l’expo est fort et résolument original : on n’avait jamais vu une telle proposition à Angoulême. On pourra toutefois se lasser de voir autant de dessins très (trop?) similaires, malgré leur indéniable beauté et la multiplication des techniques. Un peu trop cérébral, peut-être, amenuisant l’émotion. Mais une expérience intéressante et inédite.

Photos © BoDoï