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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | April 23, 2024















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7 Comments

Asterios Polyp ****

22 octobre 2010 |

asterios_polyp_couvbravoPar David Mazzucchelli. Casterman, 29,95 €, le 8 octobre 2010.

Voilà une bande dessinée qui atteint des sommets, narratifs, graphiques. Un véritable Everest d’intelligence et de finesse, qui domine aisément les montagnes de titres sous lesquelles croulent les librairies. Une oeuvre totale, dans laquelle le fond et la forme s’accordent à chaque page pour servir l’histoire de cet architecte quinquagénaire, en plein crise existentielle. Asterios Polyp, c’est son nom, est un « architecte de papier », qui ne doit sa renommée qu’à ses idées et ses plans, aucun de ses projets n’ayant jamais été construit. Il n’en demeure pas moins un intellectuel brillant, et qui le sait. Mais quand son appartement de Manhattan est détruit dans un incendie, le voilà qui part sur les routes et réfléchit au sens de sa vie…

asterios_polyp_imageDessinateur, il y a longtemps déjà, d’aventures de Batman et Daredevil, David Mazzucchelli s’est également fait connaître par son adaptation en BD du roman de Paul Auster, Cité de verre. Et par de superbes volumes graphiques parus chez Cornélius. Asterios Polyp est son premier long récit original, créé durant quinze années, et il faut bien dire que c’est un coup de maître. Car, tout au long de ces 340 pages, rien n’est laissé au hasard. Pour bien identifier les voix et les caractères, chaque personnage dispose de sa propre typo. Le trait change au gré des émotions de chacun, comme quand Asterios n’est plus que formes géométriques, pour se blinder face au conflit avec sa compagne, Hana, qui est dessinée en traits nerveux et tremblotants… Autre exemple de rapport indissociable entre la forme et le fond : Asterios voit le monde coupé en deux, tout est blanc ou noir, comme lui-même n’est que la moitié d’un seul être, son frère jumeau étant mort à la naissance; et le visage de notre héros n’est ainsi jamais représenté de face ou de trois-quarts, mais toujours de profil…

On pourrait empiler les illustrations de la démarche de l’orfèvre Mazzucchelli. Mais ce serait faire croire que son livre n’est qu’une construction intellectuelle parfaite et sans âme. Ce qu’il n’est pas, car l’émotion est au détour de chaque chapitre, distillée par des gestes, des regards, des mises en page à la structure changeante. On est ainsi tour à tour fasciné et ému, impressionné et bouleversé devant tant d’humanité et de sens de la narration en images. On referme alors le livre remué, on le rouvre ensuite de temps en temps pour replonger dans ces pages à la fois complexes et limpides. Et on se dit qu’on tient entre les mains un bijou précieux, en tout cas la plus belle bande dessinée de 2010 (au moins).

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Commentaires

  1. Gerry

    Je plussoie cette critique, franchement, il y avait bien longtemps qu’un livre ne m’avait pas autant plu, régalé, ému… Effectivement, c’est émouvant, intelligent, et dans le fond et dans la forme, rien n’est gratuit, tout sert le récit. La parfaite illustration du terme « roman graphique ». Une merveille !!!!!

  2. Gerry

    Je plussoie cette critique, franchement, il y avait bien longtemps qu’un livre ne m’avait pas autant plu, régalé, ému… Effectivement, c’est émouvant, intelligent, et dans le fond et dans la forme, rien n’est gratuit, tout sert le récit. La parfaite illustration du terme « roman graphique ». Une merveille !!!!!

  3. Gerry

    Je plussoie cette critique, franchement, il y avait bien longtemps qu’un livre ne m’avait pas autant plu, régalé, ému… Effectivement, c’est émouvant, intelligent, et dans le fond et dans la forme, rien n’est gratuit, tout sert le récit. La parfaite illustration du terme « roman graphique ». Une merveille !!!!!

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