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« Aux îles point de salut », plongée en BD au coeur des bagnes guyanais

16 décembre 2011 |

Aux îles, point de salut, première BD de Stéphane Blanco et Laurent Perrin, offre une formidable plongée au cœur des bagnes guyanais. Publié par la petite maison antillaise Caraïbéditions, qui met en valeur la culture domienne depuis 2008, cet album de 52 pages couleur raconte les bagnes à travers les yeux d’une petite fille.

guyane_auteursSur un chantier de maçonnerie, un tailleur de pierre et un prof de maths spécialiste du cerf-volant découvrent leur passion commune pour la BD. Laurent Perrin, sculpteur dont l’arrière grand-oncle était surveillant de bagne à Saint-Martin-de-Ré, dessine depuis toujours et a déjà touché au 9ème art. De son côté, Stéphane Blanco planche sur une histoire avec les bagnes de Guyane pour toile de fond : « J’ai enseigné pendant cinq ans en Guyane. Je suis arrivé en 1999 à Saint-Laurent-du-Maroni, l’année du 50e anniversaire de la ville, qui n’était avant qu’un camp pénitentiaire. L’histoire des bagnes et des bagnards est très présente là-bas, cela forge l’identité de ce territoire. » Ensemble, ils se lancent dans l’aventure et le projet Aux îles, point de salut voit le jour.

Petit rappel historique. Depuis la Révolution française jusqu’à l’après-guerre, 70 000 bagnards sont envoyés en Guyane. Le taux de mortalité étant très élevé, pour nombre d’entre eux, c’est l’ultime escale. Les derniers bagnards, ainsi que le personnel pénitentiaire et leur famille, ne seront rapatriés qu’en 1953…

Venu des fanzines et inspiré par Gaston Lagaffe et la caricature, Laurent Perrin ne cache pas ses difficultés avec le dessin réaliste. Mais au fil des pages, on se laisse pourtant séduire par la précision documentaire des bateaux et des vues géographiques, des éléments qui ne sont sans doute pas sans rapport avec le métier de Laurent, sculpteur ornemaniste. « Au quotidien, je dessine des perspectives pour les croquis de mes sculptures, du coup ma technique de dessin est liée à l’architecture. »Mais il n’a jamais mis les pieds en Guyane, le travail pour l’ambiance n’est donc pas évident. « Je n’avais pas la lumière, les couleurs… J’ai effectué un gros travail de recherche sur Internet, dans les magazines et surtout dans les archives personnelles de Stéphane pour capter l’ambiance de la Guyane. »guyane_image1 Les couleurs, de l’aquarelle retravaillée à l’ordinateur, donnent vie à des paysages grandioses, qui permettent une visite de la Guyane à 180 degrés. Une perspective pas désagréable alors que la Métropole s’enfonce dans l’hiver…

Passionné par la Guyane, sa terre d’adoption, ses hommes, son histoire et ses bagnes, Stéphane Blanco commence son scénario dans un hamac à Saint-Laurent. De retour en Métropole, alors que son scénario est déjà bouclé et que Laurent a commencé à dessiner, Stéphane le modifie suite à un coup du sort : « Complètement par hasard, à Niort, j’ai rencontré une vieille dame apparemment ordinaire, prénommée Paulette. Derrière son apparence tranquille se cachait une histoire incroyable, car cette vieille dame avait été successivement fille et femme de surveillant de bagne en Guyane. » Le scénario revisité est ainsi inspiré d’une histoire vraie et le regard de Paulette (devenue Léa dans l’album) permet d’aborder les bagnes sous un angle inédit. On partage « son » bagne qui a duré 35 ans

guyane_couv

La vie d’une famille de surveillants est ainsi racontée avec des allers-retours entre le passé et le présent. Cette immersion permet d’en savoir plus sur le quotidien de prisonniers parfois injustement condamnés, et celui de leurs gardiens, qui ne vivaient pas dans des conditions bien meilleures… Anarchistes, Algériens, droits communs, la population bigarrée et cosmopolite du bagne est bien vivante, et touchante, dans cet album.

Une suite d’Aux îles, point de salut est déjà envisagée, le premier scénario resté dans les cartons servirait alors de base à une nouvelle histoire guyanaise documentée. Les deux compères ont aussi en projet une BD avec le personnage développé par Laurent dans ses fanzines, Amédée Bonne Pomme.

Eloïse Fagard

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Aux îles, point de salut.
Par Laurent Perrin et Stéphane Blanco.
Caraïbéditions, décembre 2011.

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Commentaires

  1. BAB

    Une belle histoire que la genèse de cet album…et qui nous donne envie de le lire !

  2. BAB

    Une belle histoire que la genèse de cet album…et qui nous donne envie de le lire !

  3. Maestro

    Cela donne peu envie de le lire

  4. Maestro

    Cela donne peu envie de le lire

  5. AS

    Pour qui a connu la Guyane, bien sûr qu’on a qu’une envie : dévorer ta BD, Stef.
    On l’a commandée et on l’attend avec impatience.
    Les 2 gros NAZ de St Laulau du Maroni.

  6. AS

    Pour qui a connu la Guyane, bien sûr qu’on a qu’une envie : dévorer ta BD, Stef.
    On l’a commandée et on l’attend avec impatience.
    Les 2 gros NAZ de St Laulau du Maroni.

  7. François Pincemi

    La Guyane, un des bagnes les plus durs. Bien sûr, on y envoyait des coupables, mais bon, il pouvait y avoir des innocents parmi eux. 70% d’entre eux decedaient pendant leur séjour carcéral. Jean Valjean de Hugo avait été condamné à plusieurs années de bagne pour le vol d’un miche de pain, c’est dire que la justice ne plaisantait guère à l’époque! Maintenant, nous avons des prisons trois étoiles, avec télé et salon privé de rencontre. Du coup, elles sont surpeuplées!! et la petite délinquance y cotoie la grande!

  8. François Pincemi

    La Guyane, un des bagnes les plus durs. Bien sûr, on y envoyait des coupables, mais bon, il pouvait y avoir des innocents parmi eux. 70% d’entre eux decedaient pendant leur séjour carcéral. Jean Valjean de Hugo avait été condamné à plusieurs années de bagne pour le vol d’un miche de pain, c’est dire que la justice ne plaisantait guère à l’époque! Maintenant, nous avons des prisons trois étoiles, avec télé et salon privé de rencontre. Du coup, elles sont surpeuplées!! et la petite délinquance y cotoie la grande!

  9. François Pincemi

    La Guyane, un des bagnes les plus durs. Bien sûr, on y envoyait des coupables, mais bon, il pouvait y avoir des innocents parmi eux. 70% d’entre eux decedaient pendant leur séjour carcéral. Jean Valjean de Hugo avait été condamné à plusieurs années de bagne pour le vol d’un miche de pain, c’est dire que la justice ne plaisantait guère à l’époque! Maintenant, nous avons des prisons trois étoiles, avec télé et salon privé de rencontre. Du coup, elles sont surpeuplées!! et la petite délinquance y cotoie la grande!

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