Bestia est une bande dessinée de science-fiction qui nous plonge dans un monde apocalyptique où l’humanité lutte pour sa survie contre des créatures titanesques : les « Bestia ». C’est dans une cité dévastée que Jacquie traque ces monstres qui hantent les habitants. Car les attaques sont omniprésentes et plongent la ville dans le chaos, poussant une grande partie de l’humanité à vivre cloitrée. Au hasard d’une rencontre, Jacquie va former un duo avec Kevyn, un mécanicien débrouillard qui en a sous la pédale. Ensemble, ils vont affronter ces animaux démesurés.

Cette dystopie urbaine rétrofuturiste ne manque pas d’action. Le rythme est effréné, l’intrigue fuse, les scènes d’action fluides s’enchaînent, mais ce premier tome dévoile pour le moment assez peu d’informations sur les motivations des personnages et des créatures. Le suspense est cependant bien entretenu, et les mystères se tissent progressivement au fil des pages et des événements.

Lucas Corcuera – alias Corc –, mêle ses nombreuses influences, mais se laisse un peu envahir par certaines, L’Attaque des titans, Akira et Chainsaw man en tête. Architecte de formation, il livre des décors urbains convaincants et détaillés. Ses planches parviennent à interpeller l’œil aguerri, mais certains autres dessins ne sont pas à la hauteur de l’ambition de l’artiste. Un manque d’homogénéité à mettre sur le compte de la jeunesse de l’auteur, qui signe là sa toute première bande dessinée.

Ce premier tome pose au final que les bases d’une série qui ne demande qu’à s’émanciper de ses influences, à peaufiner son graphisme et à, on l’espère, développer davantage ses mystères et ses personnages par la suite. Par chance, le second volume de ce diptyque ne se fera pas attendre, puisqu’il est déjà annoncé pour le 20 août 2025.