Il y a des moments plus ou moins intenses quand on est adolescent, mais lorsqu’on part en classe de mer, c’est assurément un moment inoubliable qui s’ouvre à nous. Yan Kuaikuai et Li Yu ne pourraient pas vous dire le contraire. Les deux compères, déjà croisés le temps d’un kidnapping mouvementé, vont vivre de nouvelles péripéties inoubliables sur l’île de Duanshan. Celle-ci est apparemment hantée par des fantômes et un meurtrier rôderait dans le coin… pour sûr, il va être difficile de s’y ennuyer !

On avait découvert le travail enthousiasmant de Yi Yang l’année dernière aux éditions Çà et là grâce à la publication d’Easy Breezy, sa première bande dessinée habitée par les influences tenaces du mangaka Taiyō Matsumoto et du réalisateur Masaaki Yuasa. Avec Deep vacation, la jeune autrice chinoise expatriée en Italie parvient à s’en extirper. On y reconnaît évidemment des traits, des points de vue, des relâchements, mais l’ensemble y est bien plus incarné et surtout beaucoup moins écrasé sous le poids de ses ainés.

On ne sait pas quelle substance plus ou moins licite elle ingurgite avant d’écrire ses histoires et de les coucher sur le papier, mais ce qui est certain c’est que l’énergie et la folie qu’elle déploie sont aussi surprenantes que communicatives. Son graphisme très relâché, son rythme effréné, ses péripéties à la pelle et ses dialogues pleins de vie nous tiennent en haleine et ne nous lâchent pas le long de 200 pages où enquête, action et fantastique se côtoient. Un savoureux mélange explosif pour un divertissement qui se vit autant qu’il se lit.

 

Traduction : Aude Lamy