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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | December 5, 2024















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Grand Hôtel Abîme

7 novembre 2017 |
SERIE
Grand Hôtel Abîme
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
COLLECTION
PRIX
24 €
DATE DE SORTIE
13/10/2017
EAN
2878272137
Achat :

Dans un futur proche, dominé par les multinationales et accro à l’argent, le peuple souffre. Mais la majorité encaisse, s’enivre de réseaux sociaux, de boissons sucrées et d’un maigre espoir d’avoir un jour une retraite. Toutefois, la grogne se fait de plus en plus bruyante. Jusqu’à cette manifestation pacifiste devant le siège du pouvoir, réclamant la fin des injustices et un minimum de considération. Un homme masqué surgit, surpuissant. Il s’en prend aux forces de l’ordre et fait sauter une bombe. C’est le début d’une révolution.

grand_hotel_abime_image1Ce qui impressionne le plus dans Grand Hôtel Abîme, c’est son format et sa mise en scène. Un grand format à l’italienne, jouant sur l’horizontalité du cadre pour déployer tantôt des décors panoramiques, tantôt un flot d’informations inondant les réseaux, une cavalcade ou une répétition de gestes dans un espace contraint. Le découpage hyper vivant et les doubles-pages virevoltantes offrent une lecture active qui dope un récit sans héros ni ligne directrice forte. En effet, au-delà du coup d’éclat initial – terroriste ou résistant, selon le point de vue –, on survole ce monde en train de se fissurer, par des extraits de conversations de bistrot ou d’émission de télé, et on comprend qu’un moment historique vient de se jouer. Au milieu, un chapitre prometteur s’insère, autour de la séquestration d’un scientifique renommé. Chargé par le gouvernement de calculer la nouvelle formule de calcul des pensions de retraite, cet individu va se voir forcer par ses mystérieux ravisseurs de vivre avec le revenu moyen. Forcément trop faible pour survivre dignement…

Le propos politique de Grand Hôtel Abîme est limpide : c’est une charge anticapitaliste appelant à la mobilisation citoyenne, voire à la lutte armée. La référence liminaire à Tyler Durden, le héros de Fight Club, ne dit pas autre chose : citoyens-moutons, jouets du grand capital, ouvrez les yeux et dépossédez, dans la violence s’il le faut, les grands patrons de leur pouvoir et de leurs biens ! Un message simpliste et assez limite, pour une BD qui semble survoler son sujet en empilant des poncifs de la dystopie et de la critique du monde contemporain. Dommage, car la promesse de quelque chose de plus audacieux existait, comme dans une autre BD alléchante mais décevante du scénariste Marcos Prior, Potlach. Reste le dessin virtuose de David Rubin, comme une synthèse élcatante de comics et de BD européenne, sous influence Paul Pope (Rubin a d’ailleurs repris les personnages de l’Américain dans L’Ascension d’Aurora West). Qu’on aimerait voir au service de projets plus solides.

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Commentaires

  1. Franck

    Dessins léchés, ambiance hyper dynamique !
    De la grande BD qu’on dévore en 30 minutes !

    Incroyable comment elle colle à l’actualité du phénomène des Gilets Jaunes, c’est saisissant.

    Après, j’aime beaucoup moins l’approche politique d’extrême gauche qui va jusqu’à mettre en avant la violence envers les institutions et d’appuyer la victimisation du peuple qui n’a que pour seule issue : casser et détruire…

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