Par Simon Hureau. La Boîte à bulles, 24 €, le 3 juin 2011.

À la mort de son grand-père chéri, Martial quitte sa banlieue parisienne et file sur le plateau de Mille-vaches, à la recherche d’un certain Félix, destinataire de deux très lourdes valises retrouvées chez feu le grand-père. Martial débarque alors dans le village de Magnat-L’Étrange, dont la population martyrise un pauvre homme un brin marginal. De plus, on parle de cas de vampirisme dans le coin. Une bled de campagne franchement malsain, donc, dont le jeune francilien va tente de percer les secrets.

Par son soin du détail, le temps qu’il prend pour peindre personnages crédibles et décors palpables, et son point de vue décalé mais toujours tendre sur les bizarreries de notre époque, Simon Hureau produit ici un one-shot de très haut niveau. En choisissant de raconter une enquête intime (les secrets de son grand-père) dans un milieu fermé (les secrets d’un village et de ses habitants, perclus de préjugés et de haine de l’autre), il réalise un récit naturaliste efficace, tour à tour drôle, dérangeant, émouvant. Et surtout, jamais moralisateur. Si son album ne donne pas forcément envie de s’établir à la campagne, il est véritablement palpitant à suivre et pourra se relire plusieurs fois avec plaisir et intérêt, tant il est riche de ces petites choses qui posent une ambiance, un petit monde unique, une excellente bande dessinée.

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