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La BoDoïthèque – La Ligue des gentlemen extraordinaires

26 août 2011 |

Ni liste des 100 meilleures BD de tous les temps, ni même bibliothèque idéale et définitive, la BoDoïthèque est une suite de petits panthéons personnels des rédacteurs de BoDoï. Une sélection d’albums hors actualité, qui comptent pour nous, qui nous ont marqués, qu’on relit encore. Nos coups de coeur intemporels et personnels. Et une bonne façon de passer l’été à vous parler de bandes dessinées, et vous donner envie d’en lire.

La Ligue des gentlemen extraordinaires.
Par Kevin O’Neill et Alan Moore.
Panini Comics (2 intégrales) et Delcourt (série 1910)

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Tordre dans tous les sens les monuments du patrimoine culturel mondial, Alan Moore adore. De Filles Perdues à Supreme en passant bien sûr par les Watchmen, une large part de son œuvre colossale bouscule les mythes façonnés par la fiction populaire. L’une de ses plus fascinantes (re)créations demeure La Ligue des gentlemen extraordinaires, série initiée en 1999 à laquelle il revient régulièrement depuis.

Dans les rangs de ces Avengers de l’Angleterre victorienne, groupuscule monté par les services secrets britanniques pour déjouer, entre autres, les plans du Dr Fu Manchu, on retrouve quelques-unes des plus grandes figures du roman populaire de l’époque dont Allan Quatermain, le capitaine Nemo ou le terrifiant Mr Hyde. Dans des versions plus hardcore que dans les textes originaux, ceci dit. L’Homme invisible, par exemple, est un pervers abusant de son pouvoir pour justement abuser des malheureuses qui croisent sa route.

Par sa mise en images signée d’un Kevin O’Neill (Marshal Law) au sommet de son art et par sa narration exaltée, La Ligue est une déclaration d’amour passionnée aux livres d’aventures de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Mais comme à son habitude, Moore ne se satisfait pas de piocher dans une matière préexistante pour le simple plaisir de l’hommage. Brouillant continuellement les pistes entre invention et emprunts, entre réalité historique et événements relevant de la pure littérature, le Britannique tisse une étourdissante saga à la fois loufoque et érudite, divertissante et pompeuse. Une toile d’araignée qui s’étend d’ailleurs un peu plus à chaque nouveau volume, pour couvrir toutes les époques (le bien nommé 1969, qui vient tout juste de sortir en VO et est attendu pour octobre chez Delcourt, s’attaque au Swinging London) et tous les territoires (dans le touffu Black Dossier, inédit chez nous, on découvre l’existence d’une ligue française, Les Hommes Mystérieux, starring Fantômas et Arsène Lupin).

Alan Moore érige finalement la fiction en vérité aussi satisfaisante, sinon plus, que celle des livres d’histoire. Dans l’univers des Gentlemen, même le plus populaire des romans de gare mérite les égards accordés aux chefs d’œuvre officiels. Cette réflexion sur la culture populaire n’oublie jamais d’amuser ni de faire frémir via des rebondissements palpitants. De la très grande BD donc, qui mérite mille fois mieux que l’affligeante adaptation qu’en a proposée Hollywood en 2003, pondue par des producteurs n’ayant rien compris au texte auquel ils avaient l’outrecuidance de se mesurer. Tout le contraire de Moore et O’Neill qui démontrent à longueur de pages que leur talent à raconter des histoires n’a pas grand-chose à envier aux Edgar Allan Poe, H.G. Wells ou Robert Louis Stevenson dont ils s’inspirent.

Guillaume Regourd

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