Trois jeunes gens sans histoire sentent monter en eux la révolte : leur communauté est affamée par un seigneur qui s’accapare la majeure partie des récoltes et les empêche de chasser en forêt. Hiver après hiver, la maladie et la faim déciment un peu plus le clan. Alors, un jour, pour sauver le père de l’un d’entre eux, ils partent braconner. Vite pris sur le fait, ils se rebellent et se rendent coupables de meurtres. Les voilà condamnés à devenir des « berserkirs », hybrides sauvages et assoiffés de sang…

Adaptée d’un roman d’Aurélie Wellenstein, cette BD prévue en deux volumes démarre de la meilleure des manières. Sur une construction en flashback efficace, le scénariste David Chauvel distille les infos avec parcimonie, faisant monter le suspense pas à pas, en même temps que le niveau de souffrance de ses héros. Au dessin, le trait classique mais enlevé de Sylvain Guinebaud est tout à fait à la hauteur de cet univers de fantasy sombre, tant dans les décors convaincants que dans le design des protagonistes – et on n’est certainement pas au bout de nos surprises en matière de difformité et de séquences gores ! Une interrogation demeure toutefois : un seul second tome suffira-t-il à développer une intrigue palpitante et des trajectoires de personnages suffisamment solides ? Espérons…