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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | December 5, 2025















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À la poursuite du trésor de Décalécatán

11 juin 2025 |
SERIE
Les Fabrice
ALBUM
À la poursuite du trésor de Décalécatán
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
12.95 €
DATE DE SORTIE
16/05/2025
EAN
2808511973
Achat :

Rien qu’avec ce titre au jeu de mots douteux et au sous-titre un rien long (« Par le biais d’aventures riches tant en suspense qu’en rebondissements dans un cadre exotique »), le lecteur sait qu’il va se retrouver dans des affres de second degré, de références, et parfois de coup de coudes un peu lourds et un rien surlignés. Les pages de garde, mise en abyme assez drôle du rôle de ce péritexte dans les albums franco-belges classique, vont dans le même sens.

Qui lit Spirou connaît les Fabrice, alter ego idiots de leurs auteurs qui occupent la page 2 du journal, page éditoriale autrefois habitée par Le Boss ou même Gaston, mettant en scène une rédaction fantasmée. Dans le cas des Fabrices, le lien se fait aussi avec le contenu du journal, mais ici c’est différent puisqu’il s’agit d’une grande aventure autonome : nos deux anti-héros prennent leur indépendance.

En route pour le festival de BD de Niort, les Fabrice échangent par erreur leurs billets avec ceux de célèbres archéologues invités en Amérique latine pour une mission de la dernière chance permettant d’éviter que des ruines précolombiennes soient détruites par l’appétit d’une gigantesque entreprise agroalimentaire. S’en suit une suite de gags mettant principalement en scène l’ignorance crasse des deux personnages, leur sexisme et colonialisme effronté, à la hauteur de leur lâcheté. En parallèle, de temps à autre, de fort amusantes séquences nous montrent les pérégrinations des archéologues en festival de BD à Niort. fabice-poursuite-image1

Tout est évidemment forcé et le dessin de Erre insiste encore, avec ses personnages élastiques surjouant les scènes. Au passage, on reste admiratif de ce trait qui, derrière ses gros nez et ses insistances comiques, montre une diversité graphique impressionnante, entre cet album, les bagarres équestres de Z comme Don Diego ou la SF parodique de Mars. On apprécie ses villes embouteillées comme sa jungle et les pièges des pyramides.

Cet album, construit comme une aventure longue mais avec des gags à chaque fin de page (un système efficace, mais parfois trop systématique) a les qualités de ses défauts. À trop parodier les tropes des vieilles BD franco-belges (ou de n’importe quel récit d’aventures), le second degré peut se perdre à juste en répéter les clichés, à trop faire de clins d’œil au milieu, on peut risquer le monologue, etc. Ainsi, soit l’on s’amuse de reconnaître Bouzard ou de la nouvelle remarque lourde (et condamnée de manière évidente par les autres personnages), soit l’on s’y ennuie. Si l’on est un gros lecteur de Fabcaro, on reconnaîtra aussi des systèmes de son humour qu’un néophyte appréciera sans sourciller, car ce n’est pas pour rien que ce système fonctionne.

En bref, l’album laisse un sentiment mitigé. Il est parfois drôle, parfois moins, il fonctionne bien comme aventure, peut lasser ceux qui auront trop lu les auteurs, ou au contraire ravir les fans, paraître peut-être trop référentiel à certain, n’allant pas assez loin à d’autres. Il tient en tous cas ses promesses d’aventure humoristique décapante et effrénée, quelqu’un sachant ce qu’il va lire ou un amateur de bandes dessinées jouant des caricatures, a toutes les chances d’être ravi, d’autres pourront rester à la porte.

Le meilleur moyen de le savoir est encore de lire les premières pages sur le site de l’éditeur ou en librairie : si vous vous amusez sur ces quelques pages, laissez-vous embarquer sur ce fleuve mystérieux peuplé de crocodiles, vous ne serez pas déçu.

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