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4 Comments

Les Tableaux de l’ombre

2 juillet 2019 |
SERIE
Les tableaux de l'ombre
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
14.95 €
DATE DE SORTIE
09/05/2019
EAN
2413008195
Achat :

Rien ne va plus au Louvre. Les œuvres les moins connues n’en peuvent plus de ne servir que de décoration au musée. Elles ont envie de reconnaissance, comme quelques pairs adulés qui attirent la foule. La colère monte. Les personnages prennent vie, sortent de leurs tableaux puis s’organisent pour mener une révolution afin de réparer cette injustice.

Après le succès de Florida, précédé d’un ouvrage sur la création artistique (La Vision de Bacchus), Jean Dytar revient avec un album brillant et réjouissant. Grâce à de vraies réflexions sur l’art et sa perception, il répond à l’histoire personnelle de l’auteur et propose une virée au Louvre sous une proposition inédite. La mise en scène des personnages des tableaux est savamment menée et on se laisse entraîner par leurs revendications toutes justifiées. Dans la veine d’un ouvrage de Marc-Antoine Mathieu, l’album ne renie pas son attrait du jeu narratif. Il développe des mises en abyme successives et des liens forts et concrets avec la réalité quotidienne, mais ne perd pas non plus le lecteur dans une surintellectualisation du propos.
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Justement, dans cette collection ouverte fin 2016 avec Le Cheval qui ne voulait plus être une œuvre d’art, les éditions Delcourt collaborent avec les éditions du Musée du Louvre afin de proposer des œuvres plus accessibles que leurs pendants chez Futuropolis. Et plus qu’un simple album jeunesse, Les Tableaux de l’ombre est une lecture qui pourra plaire à un très large lectorat. Il invite à aller voir plus loin que les chefs-d’œuvre bien connus des musées. Le propos est amusant. La mise en scène maligne. Le dessin de Jean Dytar est très réussi et lisible. Ses personnages mignons au trait plus simples gambadent dans des décors et tableaux soignés et réalistes.

Les Tableaux de l’ombre donne envie d’aller faire une virée au musée pour découvrir ces tableaux… et bien d’autres ! Il désacralise l’art en le rendant accessible et attrayant à tout un chacun. En outre, cet ouvrage pourra tout aussi bien faire office d’entrée pédagogique que simple divertissement. L’ensemble est ingénieux, intelligent et moderne. Mission plus qu’accomplie pour Jean Dytar.

 

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Commentaires

  1. loutra

    Si vraiment le Louvre voulait rendre l’art accessible, qu’il fasse des entrées gratuites pour tous ! Ça, ce serait vraiment « désacralise[r] l’art en le rendant accessible et attrayant à tout un chacun ». Parce que le billet entre 15 et 17 euros plein tarif, c’est vraiment pas « rendre l’art accessible », de même que la suppression récente d’une partie des dimanches gratuits.

    Vendre un produit (fut-ce un musée), c’est pas vraiment un point de départ palpitant pour obtenir une bonne histoire à la fin. D’ailleurs généralement le résultat est bof. Typiquement, l’extrait proposé me donne l’impression qu’on est dans un journal BD pour enfant, qui veut maladroitement faire de la pub « ludique ». Les autres BD sponsorisées par le Louvre que j’ai vu passer sont à l’avenant, selon moi.

  2. M.

    Comme tous les établissements publics de nos jours, le Louvre essaye de trouver l’argent que l’État ne lui donne plus. C’est le piège de « l’autonomisation » de ces établissements (voir EPA et présidence Sarkozy). Donc si l’on veut critiquer le coût grandissant de la culture pour les usagers, il vaudrait mieux s’adresser aux différents gouvernements qui se succèdent depuis, disons, 20 ans.
    Dans le cas contraire, ça revient à ne vraiment pas comprendre comment fonctionne la fonction publique en France, et ce que les pouvoirs publics en font depuis longtemps désormais. Les conséquences de la destruction progressive du service public se fait sentir lentement, dans la vie de tous les jours, mais les gens préfèrent apporter du poids à cette destruction en critiquant le prix et l’inefficacité des établissements publics. Pendant ce temps, les gouvernants, premiers responsables de cette situation, se félicitent d’avoir mis une partie de la population dans leur poche sur la question de la casse de la fonction publique, cet « archaïsme ».

  3. SPJ

    @Loutra : Triste Monde que celui dans lequel on vit, où prime le culte du gratuit et du pas cher. Dans la Vie, tout, je dis bien TOUT, a un prix / un coût. Si les entrées du Louvre étaient gratuites, comment voulez-vous rémunérer les employer, financer l’entretient des œuvres et assurer leur sécurité / intégrité ? Sans parler du fait que les visiteurs des monuments culturels sont souvent des barbares qui se comportent comme des sagouins et le prix est aussi un moyen de les obliger à se tenir un peu. Vous pouvez être sûr que si demain les musées devenaient gratuits pour tous, leur durée de vie se réduirait très vite à peau de chagrin. En outre, toute la question est de savoir « Pourquoi » on va au Musée. Personnellement, j’y vais pour voir des oeuvres, découvrir des choses ou passer le temps. Mais j’ai rarement retenu ce que j’ai vu dans les musées où je suis passé. Le travail de mémorisation s’est dans 75% des cas fait a posteriori (à partir de photos prises sur place ou de recherches sur le net) et 20% avant de m’y rendre. De mon point de vue, il n’y a pas besoin d’aller dans les musées, donc, pour s’enrichir culturellement. Enfin, ça ne vous dérange pas de payer 30 euros par mois pour votre abonnement internet. 😉

  4. loutra

    @SPJ : Nous sommes d’accord que c’est une question de choix politiques désastreux. Je n’ai jamais dit l’inverse. Mais ce n’est pas parce que les politiques font n’importe quoi qu’il ne faut pas critiquer des BD pas terribles sponsorisées. Et si le Louvre compte là-dessus pour redresser sa trésorerie, il est pas rendu, vu la qualité médiocre du résultat (de mon point de vue).

    @M. : Je suis bien d’accord, comme je l’ai écris à SPJ, c’est évidemment le résultat de choix politiques destructeurs.
    En revanche, affirmer que rien n’est gratuit, et que si demain les musées étaient gratuits, leur durée de vie se réduirait comme peau de chagrin, non, c’est une pure supposition de votre part, fondée sur quoi d’ailleurs ? Si des deniers publics y étaient correctement affectés y a pas de raison que le musée n’ait pas une « durée de vie » satisfaisante. En Angleterre des musées magnifiques sont gratuits depuis longtemps (National Gallery, British Museum, bref pas des moindres…). Pour le coup, tout est une question de gestion des richesses. Donc, théoriquement, si, avec de bons choix politiques on pourrait avoir des musées gratuits, même en conservant un système libéral (pour reprendre mon ex, l’Angleterre n’est pas connue pour son adhésion aux idées bolchéviques, et pourtant nombre de musées nationaux y sont gratuits).

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