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Rapport ACBD 2015 : la production BD en recul

28 décembre 2015 |

rapport-ACBD-2015Enfin un ralentissement dans la production BD ! Pour la seconde fois depuis 17 ans, le nombre de sorties de bandes dessinées recule par rapport à l’année précédente. C’est ce qui ressort du rapport annuel sur la production de BD sur le territoire francophone européen, signé Gilles Ratier, secrétaire général de l’Association des critiques et journalistes de bande dessinée (ACBD). Un rapport intitulé « 2015, l’année de la rationalisation », après « 2014, l’année des contradictions ».

En effet, il est sorti, en 2015, 5255 ouvrages de bandes dessinées contre 5410 en 2014, soit un recul de 2,9%. Au sein de cette masse, on ne compte que 3923 strictes nouveautés, le reste se répartissant entre les rééditions, recueil d’illustrations et essais. En regardant d’encore plus près, parmi les nouveautés, 58,9% sont des BD achetées à l’étranger. Au final, on ne compte, dans la jungle globale des sorties, que 27,1% de BD créées en Europe francophone.

Les gros éditeurs freinent, plus ou moins fort

Quant au ralentissement de la production, et ce malgré une « année Astérix », avec une nouveauté tirée à 2,25 millions d’exemplaires, il est le fait en bonne partie des trois principaux groupes d’édition : Média participations (Dargaud, Dupuis, Le Lombard, Urban Comics, Kana…), Delcourt (dont Soleil et Tonkam) et Glénat. En effet, le plus gros producteur, Delcourt, a sorti 16 BD de moins qu’en 2014 (762 tout de même). Glénat, 28 de moins (392). Mais surtout Média participations voit sa production reculer de 80 titres (698) !

Parallèlement, et peut-être paradoxalement, on compte en 2015 davantage d’éditeurs de BD qu’en 2014… Mais attention, il y a un effet chassé-croisé : plus de 100 sont des nouveaux venus, mais beaucoup d’éditeurs présents l’an dernier n’ont rien publié cette année.

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Spectaculaires chutes de tirage

Côté tirage, c’est toujours le tassement. Loin derrière Astérix (qui recule tout de même d’un tiers en une décennie), on trouve le nouveau Titeuf avec 550 000 exemplaires (on était à 2 millions il y a dix ans…), puis viennent Le Chat, Corto Maltese et Largo Winch, suivi du surprenant L’Arabe du futur, best-seller des éditions Alary avec un tirage de 230 000 exemplaires de son tome 2.

asterix_couvGlobalement, les tirages des locomotives de plus de dix ans d’âge connaissent une nette diminution, parfois spectaculaire comme Lanfeust (divisé par trois en dix ans) ou Le Petit Spirou (de 600 000 en 2005, à 140 000 aujourd’hui). Les albums en pente ascendante sont à chercher du côté de séries plus jeunes comme Les Légendaires, Walking Dead, Seuls ou Les Vieux Fourneaux. « Comme dans toutes les autres industries culturelles, seuls quelques titres réalisent l’essentiel du chiffre d’affaires dans ce secteur. Cette année, on en comptabilise 88 tirés à plus de 50 000 exemplaires (il y en avait 98 en 2014) et 63 d’entre eux (contre 75 en 2014) appartiennent au domaine franco-belge », note le rapport. Néanmoins, en valeur, les ventes progressent d’environ 3,5% sur les 9 premiers mois de l’année, ce qui place la BD dans le peloton de tête des ventes de livres, derrière la jeunesse et le pratique.

On notera par ailleurs que le marché de la traduction se porte plutôt bien, avec toujours plus de 1500 BD asiatiques (essentiellement mangas japonais) publiés en 2015. Le marché du comics, quant à lui, poursuit sa montée en puissance (+13,4%).

Et les auteurs ?

La réalité de la vie d’auteur de BD est aujourd’hui l’un des sujets de préoccupation principal des États généraux de la bande dessinée. Pour sa part, le recensement opéré par le rapport Ratier alarme chaque année un peu plus, en enregistrant encore un recul du nombre de professionnels du 9e art pouvant vivre de leur métier (dessinateurs, scénaristes, coloristes), à 1399, soit un chiffre qui renvoie à sept ou huit ans en arrière. Mais d’un autre côté, le rapport note une augmentation du nombre de créateurs ayant sorti un album en 2015. La précarisation est en cours, plus que jamais.

Le business juteux des ventes aux enchères

Concluons par un autre chiffre extrait de ce rapport qui en contient bien d’autres : 30,743 millions d’euros, c’est le chiffre d’affaires des 90 ventes aux enchères menées en Europe francophone (Belgique et France principalement) en 2015. Un marché de quelque 19000 lots vendus sur 25000 proposés, tiré vers le haut par le succès des originaux auprès des collectionneurs.

Le rapport de l’ACBD est à retrouver sur le site de l’association.

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