Jeune adulte mais orpheline, Red traîne sa misère dans les rues de de Gunn City, suivie par une armada de chiens errants dont elle s’occupe tant bien que mal. Alors que sa vie semble sans issue, elle va croiser un marchand de figurines porte-bonheur et un Golem dédié à son service, qui vont l’aider à accomplir sa destinée : renverser l’empereur, qui empoisonne la population avec une drogue dopante afin qu’elle lui construise un palais toujours plus grand…

Des personnages hauts en couleurs, une ambiance graphique très originale et pleine de personnalité, une histoire au potentiel spectaculaire… Tous les ingrédients semblaient réunis pour faire de ce Samurai Gunn la bonne surprise de l’été. Hélas, entre un scénario bancal et précipité, et des scènes d’action grossièrement brossées, le résultat est très décevant. En effet, si les flash-back expliquant la structure de cet univers (inspiré d’un jeu vidéo) et les racines des héros sont plutôt bien narrés, les personnages, à commencer par l’héroïne, manquent d’épaisseur et leurs réactions peinent à être crédibles. Les séquences s’enchaînent de manière assez peu logique, notamment sur le plan des intentions. Le personnage du médecin et surtout celui de l’Empereur sont campés en trois traits, et ne constituent pas un appui suffisant aux rebondissements. Ensuite, et c’est peut-être là la plus grosse déception, les scènes de combat sont très confuses, difficiles à lire, et ne semblent, graphiquement, qu’à l’état de storyboard, faites de lignes griffonnées sans aucun détail. Quel dommage, compte tenu des partis pris intéressants, notamment sur le format et les couleurs (rouge et vert) choisis.

On ressort donc de cette lecture très frustré, avec l’impression d’avoir parcouru un projet palpitant mais qui serait resté à l’étape de l’ébauche. Rageant.