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Trame, le poids d’une tête coupée ****

22 février 2013 |

picto-critique-V3-3trame_couvPar Ratigher. Atrabile, 16 €, le 15 février 2012.

Deux jeunes gens, visiblement aisés et consommateurs festifs de coke, savourent le vent marin du haut d’une falaise, avant de rejoindre une fête. C’est alors qu’une sorte de gnome gluant et répugnant, armé d’un trident, fait irruption et les menace. Il les force à le conduire à la soirée, jouant avec leurs nerfs et leurs peurs. Le début d’une longue nuit d’horreur…

Dès la couverture, on sent que Trame n’est pas une bande dessinée comme les autres : un visuel pleine page d’une tête scarifiée et rafistolée renvoie le titre (insondable, effrayant) de l’ouvrage et le nom de son auteur au dos du livre, accompagnés d’une silhouette fantomatique. On retourne le livre, se demandant s’il ne s’agit pas là d’un manga. trame_image1Non, non, le sens de lecture est bien à l’européenne. Nous voilà alors plongé dans un road-movie cauchemardesque, comme si Quentin Tarantino avait conçu un script avec Michael Haneke pour un épisode de La Quatrième Dimension. Et qu’ils l’auraient fait dessiner par un élève de Charles Burns. 

Au coeur de ces grandes cases de ce petit format, remplies d’un trait allant à l’essentiel simplement rehaussé de trames, il règne une tension malsaine rarement ressentie dans une BD. Aux obscures motivations anti-bourgeoises et perverses du kidnappeur répond un lâcher-prise inquiétant de la part des jeunes héros; et cette confrontation morbide sera dopée par l’apparition de personnages encore plus troubles. L’utilisation désarçonnante de flash-forward en négatif joue à plein dans le malaise instillé depuis le début, tout comme les dialogues mystérieux et les enchaînements empruntant à la logique des rêves. Un album qui vous tient en haleine et vous secoue les tripes comme cela, c’est rare. Et quand c’est le premier livre de son auteur, un jeune Italien évoluant autour du collectif Canicola, c’est encore plus impressionnant. Après la découverte Roberto La Forgia (Le Monsieur aux couleurs), voilà une nouvelle preuve du flair des éditions Atrabile. Mais attention : âmes sensibles s’abstenir.

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Commentaires

  1. Une chronique qui donne vraiment envie de lire l’ouvrage… Je crois que je vais foncer chez mon libraire :)

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