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Vince Taylor, l’Ange noir

17 juillet 2018 |
SERIE
Vince Taylor, l'Ange noir
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
COLLECTION
PRIX
22 €
DATE DE SORTIE
23/05/2018
EAN
234400601X
Achat :

En France, il aurait pu être Johnny avant l’heure. Mais les démons de Brian Holden, plus connu sous son nom de scène Vince Taylor, en ont décidé autrement. Pourtant, dans les années 1960, après avoir tenté de percer aux États-Unis ou dans sa natale Angleterre, c’est bien de notre côté de la Manche que ce rocker charismatique a enflammé les salles et fait chavirer les coeurs. Avec son uniforme de cuir noir et de chaînes, il incarnait le bad boy, magnétique, forcément attirant. Mais c’était pour mieux dissimuler une personnalité fragile, angoissée, ne cherchant la reconnaissance du public que pour se maintenir à flot. Et quand, à force de frasques et de perte d’ambition artistique, ce cher public l’a lâché, l’Ange noir n’a pu qu’être déchu.

vince_taylor_image1Voilà une très belle biographie d’une figure un peu oubliée du rock, star trop éphémère et sans doute moins puissante que d’autres voix, au milieu des Eddie Cochran et Gene Vincent, et paumée dans un paysage français qu’il ne comprenait pas, malgré l’appui d’un certain Eddie Barclay. Pourtant, Vince Taylor a écrit Brand New Cadillac, dont les nombreuses reprises (notamment celle des Clash) lui ont permis de survivre, financièrement. Mais ce que s’attache à décrire Arnaud Le Gouëfflec, assez loin finalement de la musique en elle-même, c’est l’âme torturée d’un petit garçon qui n’a pas voulu grandir seul, écarté par des parents qui ne le comprenaient pas et surtout par un grand frère prisonnier de guerre, héros familial prenant trop de place. Vince traîne son spleen et sa rage autodestructrice de bolides en bistrots, de concerts en soirées trop arrosées, à la recherche de quelqu’un, de quelque chose qui lui montrera qu’il ne vaut pas rien. Par une voix off mélodieuse, comme un blues interminable, et une construction à la chronologie bousculée, le scénariste de J’aurai ta peau Dominique A ou Le Chanteur sans nom dresse un portrait bouleversant de cette bête de scène, loin des clichés sexe, drogue et rock’n’roll. Le dessin de Marc Malès (Hollywood, Mettez des mots sur votre colère…), dans un noir et blanc dégingandé, élégant et très personnel hommage à la BD des années 1950-60, offre le parfait pendant à cette biographie inspirée, en prenant de la hauteur par rapport à un univers réaliste, pour mieux percer à jour l’anti-héros du rock. Superbe.

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