Jean-Thomas est un ado plein de vie dans sa petite ville du Québec, dans ce début de XIXe siècle, mais il porte une malédiction : chaque nuit, il se transforme en loup, et ses parents sont obligés de l’enfermer dans une cabane au fond des bois. Quand un loup est aperçu en ville et qu’une jeune fille disparaît, la traque se met en place et les murmures sur l’existence d’un loup-garou se multiplient. Or, Jean-Thomas ne se souvient de rien. Et il est surtout bien décidé, avec sa bande de copains, à démêler cette affaire : mais comment traquer un loup mystérieux quand on en est un soi-même ?

Les séries dotées, à la fois, d’un dessin virtuose, d’un sens du rythme impeccable et d’une histoire haletante ne sont pas si nombreuses. C’est pourquoi cette Nuit aux loups est une bonne nouvelle, pour peu qu’on goûte aux fictions horrifiques : avec son design soigné, sous influence du dessin animé, et son suspense savamment dosé, ce premier tome emballe sans forcer, d’autant qu’il sait aussi préserver une bonne part de mystère. Sous une apparence d’abord caricaturale, les personnages se révèlent complexes et fouillés, et le scénario est au diapason, préservant un bon équilibre entre séquences légères et instants d’angoisse, sans oublier le sous-texte sur le chamboulement de l’adolescence et la destruction de la nature par les humains. Et la langue québécoise des personnages est un petit bonus tout à fait délicieux.