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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | December 5, 2025















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w0rldtr33 #1-2

28 août 2025 |
SERIE
w0rldtr33
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
COLLECTION
PRIX
20.50 €
DATE DE SORTIE
14/03/2025
EAN
B0DQGF4ST4
Achat :

James Tynion IV est un homme inquiet. Ce scénariste, auquel on doit quelques-uns des meilleurs thrillers de ces dernières années (The Nice House on the Lake, Something is killing the Children), n’est pas d’un optimisme monstrueux à l’égard de ses contemporains et imagine toujours le pire. Exactement comme Gabriel, le héros de w0rldtr33, sa dernière création, toujours plus fataliste.

worldtr33_imageGabe, milliardaire de la Tech au look ténébreux a des raisons d’être taciturne. Il a découvert l’existence d’une sorte de web souterrain, l’Undernet, qui entre de mauvaises mains pourrait précipiter la fin de nos civilisations. En 1999, avec l’aide de ses amis, il a réussi à le mettre sous cloche grâce à un programme de sa création nommé w0rldtr33. Vingt ans, plus tard, une tueuse fait irruption et exécute des quidams pour le compte d’une organisation criminelle qui a, semble-t-il, pris le contrôle de l’Undernet.

Cette goth tatouée, peroxydée, en tenue d’Eve, se nomme PH34R car oui, ici on abuse un peu grossièrement du leet speak, cette graphie développée par les hackers de première génération. Sa froideur n’a rien à envier à celle du personnage de Javier Bardem dans No Country for Old Men : il lui suffit de coller un portable connecté à l’Undernet sous les yeux de sa future victime, littéralement lobotomisée par les images ultraviolentes qui l’assaillent, pour pouvoir l’abattre sans la moindre résistance. Brutal.

Un peu comme Walter, l’hôte de The Nice House on the Lake, Gabe, le yuppie de w0rldtr33, est une vigie un peu dépassée, qui pensait pouvoir prévenir l’irruption d’une tragédie de grande ampleur et tente d’écoper comme il peut. Tynion donne ici un peu la même impression : lui, si habile d’habitude à cerner nos peurs et à en tirer des histoires incroyables (voir la géniale Department of Truth), paraît un peu à la peine en lanceur d’alertes sur… sur quoi au fait ? On ne sait pas bien à vrai dire ce qu’il dénonce ici, au-delà des constats bateau sur notre surexposition aux images et notre désensibilisation à la violence. Le propos déjà convenu pâtit en plus d’une mise en scène chargée signée Fernando Blanco, à la palette de couleurs très terne. Comme souvent chez Tynion, le récit choral fait intervenir de nombreux jeunes gens tous très beaux mais assez interchangeables. Ils auraient mérité d’être dotés chacun d’une personnalité plus affirmée.

Reste une efficacité certaine à mener son suspense. Même en petite forme, Tynion demeure capable à coup de flashbacks savamment dosés et de flashforwards parfaitement distillés, de maintenir l’attention et de relancer l’intérêt dès que c’est nécessaire. w0rldtr33 est un page turner sans grande prétention. De la part d’un auteur de ce calibre, on attend simplement davantage.

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