Par René Sterne, Chantal de Spiegeleer et Jean Van Hamme. Éditions Blake et Mortimer, 14,50 €, le 20 novembre 2009.

Les dernières aventures de Blake et Mortimer ne nous avaient pas convaincus. Trop kitsch, trop bavardes, trop figées dans un pénible mimétisme des albums de Jacobs. C’est donc une excellente surprise que cette Malédiction des trente deniers, longtemps retardée en raison du décès brutal de son dessinateur, René Sterne, en cours de réalisation. C’est son épouse, Chantal de Spiegeleer qui a achevé l’album, avec talent et énergie. D’une ligne enlevée, les deux dessinateurs ont réussi à coller parfaitement au scénario malin d’un Jean Van Hamme en pleine forme.

On suit ainsi Mortimer en Grèce, sur la piste de la tombe de Judas. Et Olrik, récemment évadé de prison, qui lui colle aux basques ! Blake, de son côté, cherche le méchant colonel aux États-Unis… Histoire, exotisme, fantastique, drinks en terrasse et coups de poing virils sont au menu de cette aventure, qui ne déroge pas au cahier des charges de la série. Mais qui, surtout, ne tente pas d’en faire trop et de multiplier  personnages et rebondissements. On a une enquête, un méchant, un grand manipulateur, un secret et, pour pimenter le tout, des nazis sur le retour ! Bien sûr, on doit encore se taper de longues discussions autour d’une table et de poussives descriptions de l’action. Mais le dessin plus dynamique qu’à l’ordinaire allège ces passages obligés, et l’on rit ainsi de bon coeur (pas par moquerie, mais par complicité) devant les poses maniérées de nos deux héros. On prend un vrai plaisir, un brin nostalgique bien entendu, à lire cet album qui finit sur un joli cliffhanger.

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