Harden #1



Ismaël est un mort en sursis. Traumatisé par son expérience de soldat en Irak, au point d’avoir des hallucinations fantomatiques, il souffre aussi d’un mal incurable. À cela s’ajoutent ses anciens comparses d’un gang latino, qui ne l’ont pas oublié, alors qu’une guerre entre clans criminels se prépare. On ne s’étonnera pas, dès lors, qu’Ismaël se transforme en ange de la mort, en vengeur sanguinaire…
Si, à première vue, la double thématique des GI revenus traumatisés du Golfe et de la montée en puissance aux États-Unis des gangs originaires d’Amérique latine est intéressante et ambitieuse, force est de constater que la trame narrative choisie par Joaquim Diaz (Jerry Mail, chez Soleil) est confuse et peu crédible. Dommage, car le décor et ses personnages l’étaient presque, et les dialogues plutôt efficaces. Mais les cauchemars et les « pouvoirs » d’Ismaël font basculer le récit dans un thriller quasi horrifique et outrancier, où les scènes d’ultra violence s’enchaînent gratuitement, sans autre but que d’en appeler d’autres. Graphiquement aussi, Joaquim Diaz en fait des tonnes. Plutôt virtuose dans le mouvement et la composition des plans – ce qui fait plaisir par rapport à son trait réaliste – il accumule les effets de lumière et surtout de flous (à quoi sert de dessiner de beaux décors en arrière-plan si c’est pour les flouter systématiquement façon cinéma?), surchargeant alors ses planches qui n’avaient pas besoin de ça pour exprimer leur force. Une fois refermé, ce premier tome (sur deux) laisse donc une désagréable impression de talent gâché.
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