Sur une terre balayée en permanence par des vents tempétueux, interdisant presque toute vie au grand air, la Horde mène une quête. Depuis des décennies. Les générations se succèdent, et les différentes Hordes tentent de remonter aux sources du vent, grâce une organisation stricte, entre formation militaire et vision ésotérique. Trouveront-il vraiment la réponse à leurs questions ? Et si l’important était davantage la marche elle-même que son hypothétique but ?

En adaptant l’oeuvre phare de la science-fiction française contemporaine, Éric Henninot (Alister Kayne, Carthago, Prophet, WW2.2, Fils du soleil…) se lance dans un projet un peu fou et sacrément risqué. Car La Horde du contrevent, c’est tout un monde, très littéraire voire poétique, qu’a bâti le romancier Alain Damasio et qui a séduit des dizaines de milliers de lecteurs. Lecteurs qui se sont fait leurs propres images mentales. Mais le dessinateur, à l’image de ses personnages, avance avec ténacité et inspiration dans ce récit dense et en propose une lecture héroïque et limpide. Pas à pas, mètre après mètre, page après page, on apprend à connaître les membres de la Horde, qui marchent contre le vent depuis leur enfance et dont les liens d’amitiés sont aussi forts que le ressentiment qui fait surface à intervalles réguliers. Avec un trait fin évoquant parfois Gillon, ciselant les expressions des visages balayés par la poussière, détaillant les regards épuisés, décomposant les postures et les mouvements, Éric Henninot happe le lecteur à sa suite et lui fait tourner la tête avec un récit puissant et déstabilisant. Une grande saga de SF est née.