Par Emmanuel Reuzé et Didier Super. Delcourt, 10,50€, le 22 septembre 2010.

Un humoriste ultra provocateur, qui pousse ses spectateurs dans leurs retranchements et les fait s’interroger sur la nature de leur rire. C’est ainsi que nous apparaît Didier Super, bien planqué derrière les attributs du beauf intégral bas du front et de plafond.

Forcément, son album ne pouvait être qu’à l’image de son personnage: excessif, irritant, foutraque et de mauvais goût. Avec un style graphique volontairement vulgaire et destroy (mêlant photos, extraits vidéo, parodies de films…), proche de la caricature et baignant dans des couleurs criardes – élaboré par Emmanuel Reuzé.

Mais il faut aller au-delà pour goûter l’ironie des scènes racontées et les frustrations de l’artiste. Habitué des spectacles de rue, Didier Super décide un jour de désoeuvrement d’écrire « des chansons rigolotes à la con », qui tapent violemment et sans distinction sur les jeunes, vieux, caniches, immigrés, handicapés, SDF… Bref, du politiquement incorrect, pur et dur. Flairant le filon, une maison de disques le signe, et un tourneur l’épuise bientôt sur scène, face à des fans grossiers qui prennent ses textes au premier degré… Sans langue de bois, le comique balance sur les méthodes pas toujours élégantes de l’industrie musicale, citant même des noms. Un témoignage brutal et revigorant.

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