Pas de doute, Lastman est bien la série la plus excitante du moment. Sur Bodoï, on a déjà dit tout le bien qu’on en pensait. Ambitieux défi que de pondre un manga à la française à six mains ! Mais le trio Vivès/Balak/Sanlaville, impeccable en matière de timing sans pour autant sacrifier la qualité, fait plus que le réussir. Ils inventent un genre – encore à définir – et emballent à chaque parution.

Ce 6e tome clôture un premier cycle qui aura tenu toutes ses promesses avec une montée en tension explosive, ponctuée d’humour et d’autodérision. Ici, la course-poursuite est franchement haletante : kidnappés par une secte à Iguana Bay, Tomie, Adrian et Marianne sont voués aux enfers. Mais, le plus simplement du monde, Richard, H et Cristo partent à leur rescousse. Pour enjeux, d’étranges expériences et la fameuse carte de la Vallée des rois qui se mêlent au passé de Cristo sur fond de légendes anciennes et de groupuscules complotistes…

Punchy et survitaminée, l’intrigue dévoile ses mystères sans baisser de rythme, tout en secrétant d’autres micro-histoires, à l’image de ce terrible cliffhanger final qui en laissera plus d’un bouche bée. Et que dire de ces personnages aux gueules expressives et au design charismatique, comme des réminiscences nostalgiques coincées entre Streetfighter et Dragon Ball, et dessinés avec énergie et classe ? Si ce n’est déjà fait, jetez-vous donc sur ce premier cycle qui mérite toutes les louanges qui lui sont adressées – il est à nouveau sélectionné  au prochain festival d’Angoulême. Reste maintenant le plus dur : tenir à ce rythme et à ce niveau d’excellence dans la durée… Un beau défi !