Série complète.

Parfois les meilleures idées viennent d’associations a priori contre nature. Par exemple, on peut associer le XIXe siècle et la science-fiction, et cela donne le steampunk. Un film comme Avatar mélange thèse écolo et SF d’anticipation. Voilà pour les croisements « nobles ». Mais dans le revival hollywoodien actuel de l’esprit grindhouse, croisé avec le côté fun des séries B des années 80, les associations les plus farfelues (mais traitées parfois avec sérieux) sont désormais plébiscitées par le public. C’est dans cette tendance que s’inscrit Le Berceau des esprits : un cross over improbable entre le huis clos d’un paquebot retourné en plein océan (merci au film Poséidon), et le survival version zombies ! Car un bateau qui manque de couler à tout moment, ce n’est pas suffisant: il faut une menace supplémentaire, implacable, incarnée par une horde de carnivores patibulaires envahissant les coursives d’un cercueil d’acier en devenir…

Emprisonnés donc dans un paquebot retourné hantés de zombies, des lycéens nippons vont tout faire pour survivre et atteindre une sortie vers la surface. Les dissensions apparaissent bientôt, des clans se forment et certains leaders n’hésitent pas à imposer leurs règles. Et comme si cela ne suffisait pas, un groupe va petit à petit être confronté à un complot visant à faire de l’épave une expérimentation médicale à grande échelle!

La force même du récit puise littéralement dans un savant cocktail de suspense, de tension, mais aussi de cliffhangers incroyables. Ainsi, plusieurs fois, le lecteur est surpris par l’ingéniosité des personnages à se sortir de situations totalement désespérées. On croit qu’untel est mort, et il resurgit quelques chapitres plus loin en annonçant une explication 100% plausible. Le même personnage semble à nouveau pris au piège ? L’auteur nous prend encore par surprise en imaginant une nouvelle solution aussi logique qu’inattendue ! Il est donc impossible de faire des pronostics sur la liste des survivants, tant les coups de théâtre nous tiennent en haleine tout au long des six volumes de la série. Ajoutez à cela une petite pointe de fan service (ah les vêtements moulants après avoir traversés des coursives pleines d’eau…), une bonne louche de gore (et ce ne sont pas les zombies les plus féroces tueurs dans cette histoire) et une large dose de surprises (quoi, il est encore vivant, lui ?), et vous obtenez une petite perle parvenant à s’inspirer de figures classiques pour développer son univers personnel.

Kara