Série phare de la vague d’heroic fantasy qui inonda la BD dans les années 1990, L’Épée de cristal revient pour un spin-off en trois tomes, se concentrant sur le personnage de Zorya la noire, dans un monde sombre en proie à la guerre, à la torture, au désir de vengeance. Mais à la lecture de cet exécrable premier volume, qu’il nous semble loin le temps où Didier Crisse et Jacky Goupil, les créateurs originels de cet univers, nous amusaient avec leur épopée sexy et dynamique !

Soyons clairs : cela faisait bien longtemps qu’on avait pas lu une si mauvaise bande dessinée. Les fans absolus de la série croiseront quelques personnages familiers, en bien fâcheuse posture, mais peineront sans doute à retrouver l’esprit d’origine. Les autres sombreront dès les premières pages dans une mélasse indigeste, confuse voire incompréhensible, mélange de quête rédemptrice et de guerre magique, dans une ambiance de dark fantasy assez vilaine. Entre les différents lieux de l’action, le scénario va et vient sans qu’on y comprenne grand-chose ni qu’on s’attache à qui que ce soit. Le découpage est hasardeux, les cadrages approximatifs, les dialogues pompeux et redondants, le dessin trop souvent maladroit ou sans inspiration. On ne rit pas, on ne frémit pas, on se demande bien pourquoi, si ce n’est pour des raisons purement mercantiles, des éditeurs ont cru bon de relancer une saga à succès avec un projet aussi bancal. La catastrophe industrielle suivra-t-elle la catastrophe artistique ?