C’est indiqué clairement : voici le manga officiel du film. Donc une BD française, au format japonais (mais au sens de lecture occidental), qui adapte le film qui lui-même se base sur l’œuvre d’Alexandre Dumas. Un pur produit marketing et opportuniste ? On pourrait le croire, mais le résultat, si on se défait des a priori, tend à montrer le contraire.

En effet, les choix de Néjib – qu’on connaît davantage pour son oeuvre plus littéraire, comme Stupor Mundi, Haddon Hall ou Swan – se révèlent payants : en s’appuyant sur un D’Artagnan aussi gaffeur que courageux et fine lame, et une intrigue d’espionnage (un roi faible, un cardinal retors, une idylle princière aux conséquences géopolitiques), le scénariste propose un vrai shônen à la française. C’est-à-dire un manga rythmé par l’apprentissage du héros, avec une bonne dose d’humour et d’action, mais soutenu par une trame très dense, bien plus touffue que ses homologues nippons, qui étendent leurs feuilletons sur des dizaines de chapitres. Ici, tout est très resserré, parfois un peu trop (deux volumes seulement, ça impose pas mal d’ellipses!), mais le plaisir du divertissement est bien là. Il faut dire que Cédric Tchao ne ménage pas ses effort dans les séquences de combat. Le résultat est donc plutôt plaisant, car franchement bien pensé et travaillé, malgré les fortes contraintes. Bien loin d’un simple gadget promotionnel.